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1004. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 475-476

Eleve de Gassendi, les Poëtes & les Historiens Grecs & Latins, les Philosophes & Moralistes modernes furent la matiere de ses études ; mais la nature l’emporta. Cette nature étoit dans Chapelle une gaieté assez continue, accompagnée d’une paresse qui le rendoit ennemi de la contrainte & du moindre travail.

1005. (1858) Cours familier de littérature. V « XXIXe entretien. La musique de Mozart » pp. 281-360

À ce signal, toute la nature inanimée, comme un orchestre, lui répond. […] La parole est la langue des hommes, les sons musicaux sont la parole de la nature. […] Ces impressions sont si vives sur certaines natures prédisposées à l’effet de la musique que ces natures doivent se sevrer sévèrement de ce plaisir, qui dépasse leur puissance de sentir, afin de conserver l’équilibre de leur raison et l’empire sur leurs passions. […] Le fils devait être le génie, le père était l’instinct ; c’est presque toujours ainsi que procède la nature : la sève est dans le tronc, le fruit est dans la branche. […] Ce n’est pas la philosophie qu’il faut chercher dans cette sainte famille d’artistes chantants, c’est la nature.

1006. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

Suivant eux tout respire, tout agit dans ses Poëmes ; c’est le Peintre de la nature. […] Celle de Virgile est l’image de la nature ; quelle précision ! […] Mais plusieurs Savans ont blâmé la liberté qu’il a prise de faire des changemens considérables dans l’ordre & dans la nature même des Odes. […] Les auteurs de ces piéces, quels qu’ils soient, montrent en beaucoup d’endroits des sentimens fort beaux, mais ils sont presque toujours hors de la nature. […] Toutes ses paroles, toutes ses actions plaisoient d’autant plus, qu’elles portoient un certain air de négligence qui paroissoit la simple nature, & qui avoit toutes les graces de la naïveté.

1007. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « DÉSAUGIERS. » pp. 39-77

Son père, qui était venu s’établir à Paris, le mit pour faire ses études au collége Mazarin, et l’écolier, en terminant, y eut pour professeur de rhétorique Geoffroy, nature peu délicate assurément, mais plus nourri de l’antiquité et des Grecs qu’on ne l’était généralement alors, même au sein de l’Université. […] Tant il est vrai que toute nature douée d’une vocation énergique se fait jusqu’à un certain point sa propre destinée et porte avec elle son démon. […] Mais, s’il y a toujours quelque chose contre nature dans ce contraste d’un oubli volontaire et factice au sein des fléaux, rien n’est plus simple au contraire et plus concevable que l’expansion et la détente au lendemain même de la crise. […] Pourtant, par le privilége de sa nature, il apaisa d’un mot et fit tomber plus d’une fois les différends. […] Il était de ceux qui ont un don à part, et qui sont destinés par la nature, non-seulement à égayer, mais encore à adoucir les relations des hommes. — On pouvait le définir une joie de la vie.

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