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1132. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Elle est comme la poussée nécessaire de la haine sous-jacente à l’amour, un besoin d’ambition et de contrariété. […] Du premier l’œuvre est trop connue pour qu’il soit nécessaire d’y insister. […] Les dialogues courts et fulgurants n’ont juste que le nécessaire, et quiconque sauterait deux lignes serait désemparé, ne comprendrait plus la suite. […] Pour atteindre au comique, un certain dosage de l’observation et de la sensibilité est nécessaire qui maintient l’âme en équilibre et la verve en saine énergie. […] Privée de l’harmonie, de l’équilibre nécessaire à son existence, elle périclitera.

1133. (1874) Portraits contemporains : littérateurs, peintres, sculpteurs, artistes dramatiques

Tout ce qu’il put prendre sur lui, ce fut de demander l’aumône à Dante : il le traduisit avec religion, et son auteur lui donna l’obole nécessaire, un jour de besoin suprême. […] Il ne les copiait pas, il les vivait idéalement, revêtait leurs habits, contractait leurs habitudes, s’entourait de leur milieu, était eux-mêmes tout le temps nécessaire. […] Le calme et le silence nécessaires au savant ont je ne sais quoi de doux et d’enivrant comme l’amour… L’étude prête une sorte de magie à tout ce qui nous environne. […] Ces enfantillages amusaient beaucoup Balzac ; ils étaient peut-être nécessaires pour écarter les fâcheux et d’autres visiteurs plus désagréables encore. […] Ce sont là les qualités nécessaires pour être goûté par les masses.

1134. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Si les annalistes, contemporains nécessaires de ce second âge du monde, se mettent à recueillir les traditions et commencent à compter avec les siècles, ils ont beau faire, la chronologie ne peut chasser la poésie ; l’histoire reste épopée. […] Si, au milieu de ces développements nécessaires, et qui pourraient être beaucoup plus approfondis, le fil de nos idées ne s’est pas rompu dans l’esprit du lecteur, il a compris sans doute avec quelle puissance le grotesque, ce germe de la comédie, recueilli par la muse moderne, a dû croître et grandir dès qu’il a été transporté dans un terrain plus propice que le paganisme et l’épopée. […] Celle-là est aussi nécessaire que les deux autres sont inutiles. […] Les défauts, du moins ce que nous nommons ainsi, sont souvent la condition native, nécessaire, fatale, des qualités.

1135. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Vous pouvez avoir cru que votre royauté était nécessaire pour sauver votre patrie ; mais il n’y a que vous en France qui ayez le droit de vous croire nécessaire ; quant à nous, simples et obscurs citoyens, ces sacrifices de nous-mêmes et ces sacrifices de notre famille ne nous sont jamais commandés. […] Béranger le faisait asseoir, pleurait avec lui, lui donnait un verre de vin pour relever ses forces, ouvrait son tiroir, comptait en petites pièces de monnaie la somme strictement nécessaire pour le pieux devoir, l’enveloppait dans une page déchirée de ses vieilles éditions pour la glisser dans les doigts du pauvre veuf, afin de ménager sa pudeur en ne laissant ni briller ni sonner le métal de l’éclat ou du bruit de l’aumône. […] Si je sondais mon cœur, j’y découvrirais un vide immense d’affection, d’habitudes, de consonances d’esprit, d’heures nonchalantes, mais nécessaires à la journée, creusé en moi par cette seule chambre vide maintenant dans une maison de la rue de Vendôme !

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