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1108. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Résumé et conclusion »

Le réalisme naïf fait de cet espace un milieu réel où les choses seraient en suspension ; le réalisme kantien y voit un milieu idéal où la multiplicité des sensations se coordonne ; mais pour l’un et pour l’autre ce milieu est donné d’abord, comme la condition nécessaire de ce qui vient s’y placer. […] C’est au contraire de cette expérience, théâtre nécessaire de notre activité, qu’il faut partir.

1109. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre second. De la sagesse poétique — Chapitre VI. De la politique poétique » pp. 186-220

C’est la nature des hommes courageux (axiome 81) de sacrifier le moins qu’ils peuvent de ce qu’ils ont acquis par leur courage, et seulement autant qu’il est nécessaire pour conserver le reste. […] Chez eux, les femmes sont considérées par leurs maris comme nécessaires pour leur donner des enfants, mais du reste traitées comme esclaves.

1110. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre III. »

Mais ces recommandations morales, ces saintes lois et d’autres encore, gravées sur les tables de pierre de Moïse, se retrouvent aussi et peuvent se lire sur la table intérieure et vivante du cœur humain, sur cette table rase en apparence, mais, comme un marbre jaspé, dit Leibniz, sillonnée de veines profondes, où réside l’instinct des vérités nécessaires que développe la croissance de l’âme. […] Là où même difficulté se rencontre, même réserve nous est nécessaire, bien plus qu’au savant docteur.

1111. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. LOUIS DE CARNÉ. Vues sur l’histoire contemporaine. » pp. 262-272

Ses défauts étaient une grande timidité, une pâleur indécise dans les conclusions, des vues de l’esprit en contradiction souvent avec les sympathies et les liaisons antérieures, et celles-ci, dans les cas urgents, paralysant quelquefois les autres ; rien d’aboutissant ni d’incisif : un certain ton ironique et peu flatteur dans l’acceptation même des faits devenus désormais nécessaires ; des concessions de détail à une position et à des alentours dont on ne pouvait ni ne voulait se dégager, et sur lesquels il s’agissait principalement d’influer avec lenteur.

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