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354. (1888) Impressions de théâtre. Première série

On y fait de la musique, et voici à présent qu’on y donne des ballets. […] Porel a enveloppé de musique cette fête des yeux. […] Meilhac et Halévy, musique d’Offenbach 29 novembre 1886. […] Et quelle adorable musique voltige sur tout cela, tantôt fine, pimpante et railleuse, tantôt rapide, violente et endiablée ! […] Elle réveillerait des morts, cette musique.

355. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1863 » pp. 77-169

On dépose les paletots dans la galerie des Miniatures, et on fait de la musique dans le salon des Pastels. […] Cela au milieu d’une conversation, où il est fort question de permutations, de changement de costumes dans les régiments de cavalerie, de commandants faisant jouer leurs musiques devant madame une telle et une telle, — conversation sentant un peu le café militaire. […] Par une découpure de décor, de temps en temps, un coin de scène, une bouffée de musique, un bruit de voix. […] — Des fa, des fa, crie le chef d’orchestre à la musique. […] Des mots rayonnants, des mots de lumière… avec un rythme et une musique, voilà ce que c’est, la poésie… Ça ne prouve rien… Ainsi le commencement de Ratbert… il n’y a pas de poésie au monde comme cela.

356. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Et si l’on demande quelle est la Musique & la Poésie par excellence, c’est la poésie ou la musique qui peint le plus & qui exprime le mieux. […] Musique, […] La déclamation naturelle donna naissance à la Musique, la Musique à la Poésie, la Musique & la Poésie à leur tour firent un art de la déclamation. […] L’oreille lui a demandé l’harmonie, la mesure & le mouvement ; la Musique a obéi à l’oreille ; d’où la mélopée, Pour donner à la Musique plus d’expression & de vérité, on a voulu articuler les sons donnés par la nature, c’est-à-dire, parler en chantant ; mais la Musique avoit une mesure & un mouvement reglés ; elle a donc exigé des mots adaptés aux mêmes nombres ; d’où l’art des vers. […] Le pouvoir de l’Eloquence, le prestige de la Poésie, le charme de la Musique, l’illusion de la Peinture, &c.

357. (1897) Aspects pp. -215

Et puis quelle dureté rocailleuse en ces vers qu’on nous affirme être de pures musiques ! […] En effet, à quoi bon toute la vie pourvu qu’on puisse ressasser des vers et se stupéfier avec de la musique ? […] La poésie, qui est synthèse, usera d’images et de musique. […] En effet la musique sans paroles n’éveille en nous que des sensations vagues. […] Tenter de produire, par des moyens littéraires, une impression analogue à celle produite par la musique, c’est entreprendre une tâche impossible.

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