Ses personnages, nettement accusés comme ceux des gothiques de Cologne, restent pourtant lointains comme eux, et le rêve qui les entoure se communique à nous par l’enchantement de la musique. […] Au lieu d’y perdre, le vers y gagna en douceur et en musique.
C’est de quoi nous parlerons plus au long dans le traité de la musique des anciens qu’on trouvera à la fin de cet ouvrage. […] Il se plaint élegamment dans la préface en vers qu’il mit à la tête de ces tragedies, que Melpomene, pour qui la scéne fut inventée, n’y paroisse plus en Italie que comme une suivante de Polimnie ; enfin, qu’elle ne s’y montre plus que comme la vile esclave de la peinture, de la musique et de la sculpture.
Figurez-vous un enfant qui, de naissance, n’aimerait pas la musique et que, par autorité paternelle, on aurait fait jouer du violon pendant dix ans : il ne pourrait plus passer devant un marchand d’instruments de musique.
Toute la poésie : non, pas plus que l’orgue n’est toute la musique. […] Remy de Gourmont vient me tirer d’embarras : « Non, dit-il, l’orgue n’est pas toute la musique ; il n’est pas le violon. […] Remy de Gourmont a raison de l’écrire, Hugo ne fut pas plus toute la poésie du xixe que l’orgue n’est toute la musique. […] Mais nul ne déploya rythme plus magnifique, Nul, mieux que toi, ne connut l’art essentiel De marier aux sept notes de l’arc-en-ciel Le bruit des vers et les sept notes de musique. […] Il me semble qu’il est toutes sortes d’instruments de musique ; et je voterais pour lui s’il s’agissait d’élire un homme-orchestre.