/ 2498
1228. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

Il était né, dit-on, vers la fin du xvie  siècle ou au commencement du xviie  ; mais je ne crois pas qu’il soit d’avant 1610, car il servait encore activement en 1664, et il ne mourut qu’en 1685, comme on l’apprend par hasard d’un mot échappé à la plume de Dangeau. […] Cela est encore vrai, même des modernes ; les vrais épicuriens, ceux qui sont allés une fois au fond, m’ont bien l’air de vivre tels jusqu’au bout et de mourir tels, sauf les convenances. […] La duchesse mourut le 2 juillet 1656, l’année des Provinciales et du miracle de la Sainte-Épine, et elle eut même recours à cette relique, alors dans toute sa vogue, sans pouvoir guérir. […] Mariée en 1632, elle mourut, je l’ai dit, en 1656, laissant le chevalier de Méré dans tout son brillant d’homme à la mode. […] Je crois tout à fait que c’est de cette duchesse, déjà morte, qu’il s’agit dans la phrase précédente.

1229. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Votre destinée est telle, vaillants héros, qu’il vous faut mourir au pays d’Etzel. […] L’enfant devait mourir sous les coups de sa haine mortelle. […] « — Il nous faut plutôt mourir, s’écria Gîselher. […] XXVIII Le loyal Ruedigêr, qui avait si bien reçu les Burgondes à leur passage et donné sa fille en mariage au fils du roi de Worms, se croit engagé d’honneurs envers Etzel son souverain et combat ses anciens amis ; il le leur déclare avec franchise, et meurt sur le corps du second fils du roi de Worms tombé sous ses coups: il fut pleuré par les deux partis. […] De cette façon il ne tombera au pouvoir de personne. » Il savait bien qu’elle le ferait mourir.

1230. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

II, p. 86) ; il lui reproche d’avoir cédé trop souvent à l’opinion commune (je dirais : à la mode, à la réclame du succès bruyant) et d’avoir abusé du mot : « se renouveler ou mourir ». […] Morte aujourd’hui, elle peut renaître demain. […] Empereurs ou rois, qui n’ont plus rien à désirer du côté de la fortune, n’y trouvent rien aussi qui gêne leurs plaisirs, et nés, et destinés à mourir dans leur pourpre, rien ne traverse, ni ne partage, ni ne rompt leur passions, si ce n’est les obstacles qu’elles se créent à elles-mêmes en courant à leur satisfaction. […] Je n’en crois rien. — Cessons de reprocher à Corneille, à Racine leurs sujets historiques, la qualité sociale de leurs personnages ; mais ne croyons pas, d’autre part, que la tragédie soit morte avec les rois absolus ; elle existe encore, non dans le désir brutal de ces financiers véreux qui remplacent les Rodrigue et les Titus dans le théâtre actuel, mais partout où une pauvre âme humaine aspire à la perfection. […] Tenons-nous en à ce simple fait, que la moindre nature morte suppose une convention ; devant ce bœuf à l’étal de Rembrandt ou devant ces pèches de Chardin, je sais que le peintre a voulu me donner, non de la viande, ni des fruits mûrs, mais quelque chose d’autre, par la forme et la couleur ; j’y consens ; tout est là. — Or, de tous les arts, c’est bien l’art dramatique qui implique le plus grand nombre de conventions, précisément parce qu’il se sert des moyens les plus matériels, les plus semblables à la nue réalité.

1231. (1887) George Sand

Aurore dut rompre avec ses parents de Villeneuve, à qui elle était recommandée par le vœu de la morte. […] Valentine mourra de la mort de Bénédict. […] Et si Jacques ne veut pas mourir ? […] Sauf cet épisode assez court, c’est à Nohant qu’elle avait destiné de mourir, et c’est là, en effet, qu’elle mourut, à l’âge de soixante-douze ans, le 8 février 1876. […] Mais je suis malade du mal de ma nation et de ma race. » — « Défendons-nous de mourir ! 

/ 2498