On n’entendit de lui qu’un seul mot, qui attestait encore un reste de fierté dans son âme, lorsqu’aux insultes du tribun militaire il répondit : — Et cependant j’ai été ton empereur ! […] « Le jour, dit-il, où Domitien entra au sénat, il parla en peu de mots de l’absence de son père et de son frère, et de sa propre jeunesse. […] « Sénèque et Burrhus avaient été mandés par Néron à la première nouvelle, instruits ou non avant, on l’ignore (quel mot sinistre !). […] En disant ces mots, elle aperçoit Anicétus, suivi du commandant de trirème Herculéius et du centurion de marine Oloaritus. — Si tu viens pour me voir, lui dit-elle, retourne et dis à mon fils que je suis rétablie ; si c’est pour accomplir un forfait.… Mais non ! […] Voyez la foule qui s’écarte, le glaive du centurion levé sur le lit ; écoutez le dernier mot, le seul mot, le mot qui éclate et qui résume : Ventrem feri !
Quand il nous rapporte un mot de Mme de Rémusat (et il en rapporte aussi de Miot, de Talleyrand, de Rœderer, de Lafayette, etc.), ce mot n’est point pour lui la preuve unique, mais simplement une confirmation de ce qu’il croit et sent être la vérité. […] Il est même dupe des mots. […] Taine me ravissent, le volume du prince Napoléon ne me déplaît point ; que celui-ci juge en « homme d’action » et celui-là en « philosophe » (je n’ai pas le loisir d’extraire la substance de ces deux mots), et qu’il faut des uns et des autres pour la variété du monde. […] quels mots Seront jamais d’un chant les fidèles échos ? […] Les mots n’existent pas que poursuit ton désir.
Quelquefois un coup de vent interrompt le chanteur, puis la rafale s’éloigne, et le pilote peu à peu s’endort en murmurant les derniers mots de sa chanson. […] Mais aucun chaut ne s’élève du vaisseau hollandais, et, comme il n’y a rien de plus importun au bruit et à la joie que la tristesse et le silence, tous, matelots et filles, harcèlent d’injures et de bons mots le repos des marins damnés. […] C’est ainsi que Mussorgsky a mis en musique, mot par mot, un drame en prose de Pouchkin (sic), Boris Godounoff. […] Dans leur préface, les auteurs déclarent avoir voulu faire « un travail d’ensemble, un résumé clair et complet, un guide, en un mot, pour ceux que la curiosité pousse à aborder ces œuvres complexes, mais nullement inintelligibles ». […] Édouard Dujardin, — un essai de « traduction en mots », une transcription de la musique.
De là ce mot qui définit seul la littérature française : la France n’a pas un caractère, elle en a plusieurs ; la France n’a pas un style, elle en a mille ; de là aussi sa puissance sur l’esprit humain, l’universalité. […] Les styles pesants sont le témoignage des esprits lourds qui ne peuvent se débarrasser de la lourdeur des mots. […] C’est le style éloquent dans l’acception la plus haute du mot. […] Sous le moyen âge, la raison générale était ecclésiastique ; elle voulait devenir laïque, elle tendait, pour employer le mot des juristes, à la grande sécularisation de l’esprit humain. […] Quelques mots sublimes d’ironie et brefs de temps en temps, comme celui de Lanjuinais au boucher Legendre : « Avant de m’immoler, fais décréter que je suis un bœuf !