Il ne daignera pas les châtier de sa main. « Il n’appliquera pas ses sacrés ongles sur leurs membres profanes. » Ce serait trop d’honneur pour eux que de périr d’une si noble mort. […] Je réponds qu’à la prochaine mort il y aura dix visions pour une, et que déjà les poëtes et les écrivains du voisinage s’arrangent pour installer le futur défunt au plus haut du ciel. […] Lorsque avec « sa serre » il a bien retourné le compagnon qui fait le mort, il invente judicieusement une raison de partir. […] Un curé s’en allait gaîment Enterrer ce mort au plus vite. […] La Mort vient à la fin : Que veux-tu ?
Il était, à la vérité, un des grands ennemis du mort ; mais, faisant réflexion sur le crime et sur le danger de l’entreprise, dont il était moralement impossible d’éviter la punition tôt ou tard, il résolut de la découvrir au roi, ne voyant point d’autre voie de se tirer du mauvais pas où il s’était engagé. […] Il arriva la dernière fois que l’épicier fut alité, que sa pauvre bête devint aussi malade, et elle se démena et se tourmenta si furieusement jusqu’au jour de sa mort, qu’elle mourut aussi au même instant. […] On les surprenait avec des mahométanes, ce qui attire la mort après soi, ou le changement de religion: les mahométans allaient boire et s’enivrer chez eux, ce qui est encore défendu et faisait répandre du sang. […] Le premier ministre y prit le premier la parole, et leur exposa ce que le grand chambellan lui avait rapporté de la mort du roi, qui lui avait été confirmée par les deux premiers médecins. […] Voulez-vous, seigneurs, que je l’aille étrangler de mes mains et que je vous le vienne apporter mort en votre présence ?
« Qu’est-ce que l’homme, fils de la mort, pour que tu penses à lui ? […] » Mais un juste orgueil, dérivant de la grandeur de sa destinée, arrête tout à coup le poète et le fait passer de l’humilité de sa condition de fils de la mort à l’orgueil de sa destinée morale. […] « Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort je ne crains pas qu’il m’arrive du mal ; ta houlette et ton bras sont ma sécurité. […] Le seul bruit sensible, hors des murailles de Jérusalem, était la complainte monotone des femmes turques qui pleuraient leurs morts. […] Cette petite colonne d’hommes, de femmes et de prêtres affligés psalmodiait sourdement en marchant quelques-uns des versets sacrés de leur liturgie des morts.
Racine n’a qu’un mot très froid sur la mort de la Champmeslé ; mais il était alors marié, père de famille, déjà vieux. […] Si l’on s’indigne que sa mort n’ait pas plus troublé l’un des « six amants contents et non jaloux » que lui prête l’épigramme de Boileau, songeons qu’en revanche Racine avait l’air « à demi trépassé » à l’enterrement de la Du Parc. […] Bajazet veut bien mentir jusqu’à un certain point, mais non au-delà ; il ne veut pas épouser une esclave par force ; il a le mépris absolu de la mort : tout cela fait un mélange intéressant, très humain, très oriental aussi si l’on vent ; mais il faut le vouloir. […] D’ailleurs prête à la mort, y songeant dès la première scène, mélancolique jusqu’au désespoir, mais superbe encore et révoltée au moment même où elle cède à son destin. […] Assurément elles ne sentent ni ne parlent comme dans un temps où l’on pouvait être petite-fille du Soleil et fille du Juge des morts (Phèdre) ou petite fille de la Terre (Aricie), et où le dieu des mers mettait des monstres à la disposition de ses amis.