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2620. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Je vois une mére alarmée pour son fils, qu’elle sait être à la guerre, ou dans un combat, dont on vient de lui aprendre la nouvèle : Horace excite ma sensibilité en me fesant penser aux alarmes où les méres sont alors pour leurs enfans ; il me semble même que cette tendresse des méres est ici le seul sentiment qui ne soit pas susceptible de foiblesse ou de quelqu’autre interprétation peu favorable : les alarmes d’une maitresse pour son amant, n’oseroient pas toujours se montrer avec la même liberté, que la tendresse d’une mére pour son fils. […] Le défaut de jugement qui empêche de sentir ce qui est ou ce qui n’est pas à propos, et le desir mal entendu de montrer de l’esprit et de faire parade de ce qu’on sait, enfantent ces productions ridicules. […] Il est vrai en général que les citations et les aplications doivent être justes autant qu’il est possible ; puisqu’autrement elles ne prouvent rien, et ne servent qu’à montrer une fausse érudition : mais il y auroit bien du rigorisme à condâner tout sens adapté. […] Ce que nous venons de dire, que nous aquérons ces idées exemplaires par l’usage de la vie, fait bien voir qu’il ne faut point élever les jeunes gens dans des solitudes, et qu’on doit ne leur montrer que du bon et du beau autant qu’il est possible. […] Mais quand il s’agit d’instruire les autres, il faut imiter la nature ; elle ne comence point par les principes et par les idées abstraites : ce seroit comencer par l’inconu ; elle ne nous done point l’idée d’animal avant que de nous montrer des oiseaux, des chiens, des chevaux, etc.

2621. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gui Patin. — I. » pp. 88-109

Belin, et encore moins déprécier Fernel, auquel il décerne le premier rang entre les modernes, mais qui pourtant était homme et a pu faillir ; il ajoute : Je vous tiens pour Minerve et au-delà ; mais j’ai de quoi montrer (absque jactantia dixerim) que je ne suis point du tout dépourvu de ses faveurs, après l’huile que j’y ai usée, et une bonne partie de ma santé que j’y ai prodiguée.

2622. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — II » pp. 112-130

. — J’ai été nommé par le roi ambassadeur en Portugal ; tout mon dessein, en acceptant pareil emploi, a été de me rendre digne et de me mettre à portée des places du ministère, où mon ancienneté au conseil pouvait naturellement m’élever dès que je ne démériterais pas, à plus forte raison si je montrais du mérite et du courage.

2623. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « François Villon, sa vie et ses œuvres, par M. Antoine Campaux » pp. 279-302

Une affaire d’amour où il apporta, ce semble, plus de cœur qu’à l’ordinaire et qui se termina par une éclatante disgrâce, par je ne sais quelle perfidie notoire qui le faisait montrer au doigt et qui le rendit la fable de la cité, le décida tout d’un coup à quitter Paris et à partir pour Angers : Mais auparavant il voulut, nous dit M. 

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