Et l’homme qui a fait cet immortel ouvrage, c’est lui qui, le premier, montre à l’Espagne la hauteur du génie littéraire, si ce mot convient à un homme aussi puissant en œuvres que Christophe Colomb. […] tu nous rappelles le paradis, quand tu nous montres ces salles immenses aux voûtes élevées. […] Chose remarquable, et qui montre combien non seulement le caractère de tout homme, mais le caractère d’une nation peut profondément s’altérer, à force de souffrances qui l’effarouchent et le dépravent ! […] Il nous montre Saladin, armé chevalier. […] Singulière illusion, qui montre seulement la puissante influence de ces écrits chevaleresques, si conformes à la vie aventureuse du temps !
Le commissaire demande à Piron qui il est ; celui-ci répond : « Le père des Fils ingrats. » Même question à l’acteur, qui répond qu’il est le tuteur des Fils ingrats ; — au maître à danser, au musicien, qui répondent, l’un qu’il apprend à danser, l’autre qu’il montre à chanter aux Fils ingrats. […] La Métromanie est sa pièce de montre, son œuvre endimanchée ; son talent, tous les jours, était l’épigramme. […] Au reste, l’envoyé de Sardaigne, que je vis aussi hier, et le général Desbrosses ensuite, m’ont dit tous deux qu’il leur avait dit beaucoup de bien de moi ; mais, outre que ces messieurs lui avaient donné le ton, c’est de cette sorte de bien qui ressemble aux saluts de protection. » Le mot est lâché : c’est, plus que tout, ce ton de protection qui choquait Piron, lequel dans toute cette affaire, on le voit, ne se montre pas si bonhomme ni si à son avantage qu’il le suppose. […] Le libertinage de Piron montre tout et ne cache rien ; il n’est que ce qu’il paraît, et c’est bien assez ; il dégoûte et n’allèche pas. […] Le buste de Piron que je viens d’indiquer nous permet également de nous replacer devant lui et nous le montre.
Il sait l’heure de sa montre, et pas plus. […] Il les montre, les premiers des martyrs, ouvrant la porte à tous ceux qui sont venus depuis, et accueillis là-haut, dès leur entrée, par toute la cour du Paradis qui leur fait honneur et fête : Que d’applaudissement, de rumeur et de presse, Que de feux, que de jeux, que de traits de caresse Quand là-haut, en ce point, on les vit arriver ! […] En 1600, il adressait à la reine Marie de Médicis passant à Aix, sur sa bienvenue en France, une fort belle Ode, du plus haut ton, de laquelle date sa fortune, et qui le montre désormais, qui le sacre poète de la dynastie bourbonienne. […] Il écrivait à Peiresc (le 5 octobre 1606) : « Vous verrez bientôt près de quatre cents vers que j’ai faits sur le roi : je suis fort enthousiasmé, parce qu’il m’a dit que je lui montre que je l’aime et qu’il me fera du bien. » Ce sont des taches et des faiblesses. […] Pendant toute la durée du chant, Malherbe se montre comme saisi et possédé d’une légère ivresse, jusqu’à conseiller à Henri IV la reprise des guerres et des conquêtes : Mon Roi, connais ta puissance, Elle est capable de tout, Tes desseins n’ont pas naissance Qu’on en voit déjà le bout… Il y a dans ces strophes bien de la légèreté martiale et de l’élégante hardiesse.
Madame de Genlis se montre sévère à l’égard de La Harpe, qui fut en un temps son admirateur tendre et passionné ; elle lui ressemble pourtant beaucoup à M. de La Harpe.