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1772. (1914) L’évolution des genres dans l’histoire de la littérature. Leçons professées à l’École normale supérieure

Tout a donc changé depuis eux dans le monde. […] Une fois de plus dans l’histoire de la littérature, l’homme naturel disparaîtra, s’évanouira dans « l’homme du monde ». […] Ils ont voulu plaire ; et, pour plaire, ils se sont efforcés de s’accommoder au monde. […] De là j’ai passé au romantisme poétique, et par le monde de Victor Hugo, et j’ai eu l’air de m’y fondre. […] et, par exemple, avoir fait le tour d’un Pascal ou d’un Voltaire, n’est-ce pas avoir fait le tour du monde ?

1773. (1895) Le mal d’écrire et le roman contemporain

Un homme du monde est presque toujours incompétent en matière littéraire. […] Le monde s’y compose d’une série de castes qui se haïssent et s’excluent. […] L’art, comme le royaume de Dieu, n’est pas de ce monde. […] L’idéal de l’artiste est au contraire le monde matériel, le monde de la forme et des sens, qu’il s’efforce de transfigurer par l’expression et l’idée. […] Traitez le monde et la vie comme une collection historique.

1774. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LVIII » pp. 220-226

J'ai cité, dans mon article de la Revue des Deux Mondes, un passage de Bossuet qui indique les conditions à remplir dans une biographie de Rancé. […] Le fait est que la pièce a sincèrement réussi : le monde s’y porte ; on comprend rien qu’à voir, on devine, on est touché : la grandeur, la simplicité de Sophocle éclatent malgré tout.

1775. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Glaire en effet à cette simplicité bourgeoise, à ce phlegme incorruptible, qui mieux que la philosophie du grand monde le garantissait des illusions, qui lui faisait dire à Voltaire dont, à la lecture de Pellisson, les yeux se remplissaient de la splendeur de Louis XIV : « Mon cher, vous n’êtes qu’un enfant, qui aimez les babioles et rejetez l’essentiel ; vous faites plus de cas des pompons qui se font chez mesdemoiselles Duchappe que des étoffes de Lyon et des draps de Van-Robais. » ou bien encore qui lui faisait comparer un état épuisé qui donne des fêtes pour mettre l’argent en circulation à une vieille comtesse ruinée qui ouvre brelan et donne à souper avec l’argent des cartes ! […] Qu’il nous peigne Sully et ses Mémoires, Retz et les siens, MM. de Vendôme et la cour du Temple, qu’il compare entre eux, comme gens de lettres et du monde, Fontenelle, Hénault et Montesquieu, tous trois vivants et le dernier n’ayant pas produit l’Esprit des lois, qu’il juge Voltaire dès 1736, et Rousseau dès 1755, toujours sa façon est la même ; c’est le jugement qui le mène à l’esprit ; il ne s’y élève pas, mais y semble porté, et pour ainsi dire y descend.

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