Il leur avait préféré le côté extérieur, mouvementé, visiblement éloquent des choses, et il s’était rencontré tour à tour, mais exclusivement, le peintre de mœurs et de guerre que des ouvrages ultérieurs, comme les Chevaux du Sahara 21 les Mœurs et coutumes de l’Algérie 22, et les Principes généraux du cavalier arabe 23 ont définitivement classé. […] En sa qualité de peintre littéraire, Daumas va plus au fond des hommes et des mœurs qu’il nous retrace, et il les éclaire plus intimement sous tous leurs aspects, que le peintre plastique avec lequel il a une si grande analogie. […] Nous comprenions bien que ce dernier panorama du désert, que ces dernières fantasias d’un peuple équestre et nomade, seraient un spectacle que ne verraient pas nos enfants ; mais nous nous disions aussi que toute cette poésie qui doit céder à la prose, que ces mœurs éloquentes qui seront un jour — un jour plus prochain qu’on ne croit, — remplacées par les habitudes étriquées et plates des temps modernes, auraient du moins ici leur daguerréotype ineffaçable et fidèle, et que l’image qu’elles y auraient laissée en consacrerait le souvenir. […] Qui voudra connaître les derniers jours de la vie arabe lira Daumas, et qui pensera à ce noble peuple, à cette perle de peuple que nos mœurs occidentales vont dissoudre, pensera à ce qu’il en a raconté. […] Le Sahara Algérien. — Mœurs et coutumes de l’Algérie. — La Grande Kabylie. — Le Grand Désert, Itinéraire d’une caravane du Sahara au pays des Nègres. — Les Chevaux du Sahara. — Principes généraux du cavalier Arabe (Pays, 18 avril 1855).
Il y a là certainement un procédé que les mœurs littéraires d’aujourd’hui n’admettent plus. […] La vérité des peintures doit faire rire les honnêtes gens et corriger les mœurs. […] On classe communément ses pièces en farces, comédies de mœurs et comédies de caractères. […] Et ensuite Molière nous avertit que la comédie a essentiellement pour objet de corriger les mœurs humaines. […] Tout au plus, dans les dernières années, trouva-t-on que décidément il revenait trop souvent à la peinture des mœurs bourgeoises, au lieu de présenter les mœurs de cour : il n’y avait pas assez de marquis dans ses dernières pièces !
Entre les gens du monde, les uns applaudissaient à ces mœurs d’exception, le grand nombre en était blessée. […] Le Royaume de Coquetterie est un tableau de mœurs débordées, mais quel tableau ! […] Toutefois, dans l’intervalle de 1652 à 1657, les mœurs de la cour éprouvaient un changement notable. […] Elle n’avait pas fixé son attention, il ne la connaissait pas, elle ne faisait plus autorité ni bruit dans le monde, quand Molière est venu à Paris ; mais il avait entendu parler d’elle, comme de l’origine de ces mœurs et de ce langage qui faisaient exception dans les mœurs et le langage de la capitale. […] Il avait pu se persuader que les mœurs de la cour, les mœurs générales, ne pouvaient pas avoir tort, et que la dissolution, grand péché contre la religion, n’était qu’un tort d’opinion à l’égard de la société : cette opinion irréfléchie était pardonnable à un jeune homme qui n’était pas et ne pouvait encore être un grand moraliste.
C’est affaire de mœurs. […] Quel plus excellent cadre de mœurs, de comédie humaine ou sociale ! […] Piètre observateur, pour toutes ces raisons, des mœurs de son temps, qu’il n’a point pénétrées, mais qui n’en joint pas moins le dix-huitième siècle au dix-neuvième, où des femmes de chambre pourront beaucoup mieux nous renseigner sur les mœurs de ce temps, à nous, que Rousseau sur les mœurs du sien, quand elles voudront s’en mêler. […] Ce qu’a fait dernièrement en Angleterre cette fille de compagnie, cette espèce de gouvernante anglaise chez un garçon, qui a tiré de sa situation même un livre poignant de vérité, une âpre peinture des mœurs anglaises, pourquoi une femme de chambre française ne le ferait-elle pas à son tour ? […] Je dis, à propos de ce livre dans lequel je m’attendais à trouver des percées à fond sur les mœurs générales de l’époque actuelle, faites par la plume plus ou moins enragée (oui, j’allais jusque-là !