Quel lieu pour mettre en paix l’ambition et contempler les vanités de la vie et de la terre ! […] Le système politique que j’ai adopté est tel que personne n’en voudrait peut-être, et que d’ailleurs on ne me mettrait pas à même de l’exécuter. […] Je n’aurais jamais imaginé que la jeune France pût vouloir la paix à tout prix, et qu’elle ne jetât par la fenêtre les ministres qui lui mettent un commissaire anglais à Bruxelles et un caporal autrichien à Bologne. […] J’aime prodigieusement vos siècles écoulés dans le temps qu’avait mis la sonnerie de l’horloge à sonner l’air de l’Ave Maria. […] Je mets à vos pieds la plus belle aurore du monde, qui éclaire le papier sur lequel je vous écris.
Nul n’hésitera à mettre leurs vers de cette sorte, ceux encore de Byron et de Musset, au-dessous, poétiquement, sinon littérairement, — des grandes effusions lyriques de Shelley, de Victor Hugo, de Lamartine, de Tennyson et d’autres maîtres de la véritable poésie, impersonnelle et idéale. […] Ce sont des artistes fort peu artificieux et qui malgré la place que l’observation tient dans leur œuvre, s’y mettent tout entiers. […] On ne lit, on n’aime communément un livre que s’il agrée, s’il met en jeu un système de sentiments, d’idées, de souvenirs que l’on possède, s’il exprime peu ou beaucoup les inclinations, l’idéal, la manière de voir que l’on a. […] Mettons de côté tout d’abord Edgar Poe dont la situation est spéciale. […] La sympathie, la pitié, l’horreur de la souffrance humaine, l’altruisme, en un mot, qui met dans l’âme de chacun un reflet de la douleur et de la joie de tous, sont les sentiments qui conduiront nécessairement à la reforme de la vie sociale.
Mais vite il s’anime pour énumérer chaleureusement la foule des poètes contemporaines, depuis les deux maîtres de cœur et d’art, Verlaine et Mallarmé, mis à part, et feu Jules Laforgue, jusqu’à Henri de Régnier, Verhaeren et Gustave Kahn. […] L’abat-jour vert de Raïa occulte la vision en haut… — Mais il est absurde d’analyser Solness ou d’expliquer ce que chacun sait d’après maintes études connues : l’identité d’Ibsen et de son constructeur d’églises, ses demeures refusées des hommes que se soumettra peut-être Strindberg… Drame très intelligemment mis à la scène par Lugué-Poe. […] Aux eaux glauques se mirent translucides des baigneuses, nymphes premières d’Hogarth chevauché par Munthe, si l’on peut comparer à d’autres un qui ABSTRAIT — en si peu de traits sur les murs de Balthazar. […] — Je suis loin, bien loin de ces génies, mais Dieu a peut-être mis quelque chose de leur cœur en moi ? […] Étant destiné que rien ne sache polluer la madone, dévêtue par le sacrilège — « elle avait une robe mauve, elle en mit une amarante ».
À ce compte-là, des hommes de la trempe d’un Rousseau, d’un Luther seraient quantité négligeable et, contre eux, auraient raison les cuistres qui ont mis des siècles à n’en point revenir d’une telle franchise, d’une telle audace spirituelle. […] Wilde est passé par là : Mettre le génie dans sa vie, le talent dans son œuvre. […] Tous deux mettaient au point depuis 1922 l’idée d’un crime parfait, avec choix arbitraire de la victime. […] « On ne passe point dans le monde pour se connaître en vers si l’on n’a mis l’enseigne de poète, ni pour être habile en mathématiques si l’on n’a mis celle de mathématicien. Mais les gens universels ne veulent point d’enseigne et ne mettent guère de différence entre le métier de poète et celui de brodeur. » [éd.