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181. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIX. Progression croissante d’enthousiasme et d’exaltation. »

Il prêcha hardiment la guerre à la nature, la totale rupture avec le sang. « En vérité, je vous le déclare, disait-il, quiconque aura quitté sa maison, sa femme, ses frères, ses parents, ses enfants, pour le royaume de Dieu, recevra le centuple en ce monde, et, dans le monde à venir, la vie éternelle 876. » Les instructions que Jésus est censé avoir données à ses disciples respirent la même exaltation 877. […] » — « Seigneur, lui répond cet homme, laisse-moi d’abord aller ensevelir mon père. » Jésus reprend : « Laisse les morts ensevelir leurs morts ; toi, va et annonce le règne de Dieu. » — Un autre lui dit : « Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi auparavant d’aller mettre ordre aux affaires de ma maison. » Jésus lui répond : « Celui qui met la main à la charrue et regarde derrière lui, n’est pas fait pour le royaume de Dieu 887. » Une assurance extraordinaire, et parfois des accents de singulière douceur, renversant toutes nos idées, faisaient passer ces exagérations. « Venez à moi, criait-il, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. […] Dans une maison de cinq personnes, trois seront contre deux, et deux contre trois. […] Désormais les ennemis de chacun seront dans sa maison 893. » — « Je suis venu porter le feu sur la terre ; tant mieux si elle brûle déjà 894 ! 

182. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Il a fait comme un homme qui, voyant un violent incendie dans la maison voisine, a l’énergie et la présence d’esprit de sauver sa propre maison séparée par un simple mur mitoyen, et qui a de plus le courage d’aller au secours des maisons d’en face elles-mêmes menacées.

183. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (1re partie) » pp. 337-416

Elle avait épousé fort jeune M. de Warens de la maison de Loys, fils aîné de M.  […] Il s’associe à un vagabond pour montrer, à prix de petite monnaie, un jouet de physique au peuple des campagnes ; il revient au seul asile qui lui reste, la maison et le cœur de madame de Warens. […] Les invectives de Rousseau contre l’ambassadeur choquèrent par leur véhémence les personnes qui l’avaient recommandé à cet homme de cour ; on l’éloigna de ces maisons, dans lesquelles on l’avait si bien accueilli. […] Il joue chez madame la marquise d’Épinay, femme opulente, spirituelle, galante, un rôle de confident et de favori de la maison qui lui donne quelques relations illustres. […] Il s’indignait contre les favorites royales de Louis XV, et des Pompadours et des Dubarrys subalternes gouvernaient sa maison.

184. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre I. Les Saxons. » pp. 3-71

Un jour qu’Athelstan visitait avec les nobles sa parente Ethelflède, la provision d’hydromel fut épuisée du premier coup par la grandeur des rasades ; mais saint Dunstan, ayant deviné, l’immensité de l’estomac royal, avait muni la maison, en sorte « que les échansons, selon la coutume des fêtes royales, purent toute la journée servir à boire dans des cornes et autres vaisseaux. » Quand les convives étaient rassasiés, la harpe passait de mains en mains, et la rude harmonie de ces voix profondes montait haut sous les voûtes. […] Je pense à mourir au côté de mon seigneur, près de cet homme que j’ai tant aimé… Il tint sa parole, la parole qu’il avait donnée à son chef, au distributeur des trésors, lui promettant qu’ils reviendraient ensemble à la ville, sains et saufs dans leurs maisons, ou que tous les deux ils tomberaient dans l’armée, à l’endroit du carnage, expirant de leurs blessures. […] Car « un hideux étranger, un démon habitant des marais », Grendel, est entré la nuit dans sa salle, a saisi trente nobles qui dormaient, et s’en est retourné dans sa bauge avec leurs cadavres ; depuis douze ans, « l’ogre des repaires », la bestiale et vorace créature, le parent des Orques et des Iotes, dévore les hommes et « vide les meilleures maisons. […] « Pour toi une maison fut bâtie — avant que tu fusses né. —  Pour toi un moule fut façonné — avant que tu fusses sorti de ta mère ; — sa hauteur n’est point marquée,  — ni sa profondeur mesurée ; — il ne sera point fermé,  — si long que soit le temps,  — jusqu’à ce que je t’amène — là où tu resteras,  — jusqu’à ce que je mesure — toi et les mottes de la terre. —  Ta maison n’est pas à haute charpente. —  Elle n’est pas haute, elle est basse — quand tu es dedans. —  L’entrée est basse. —  Les côtés ne sont pas hauts. —  Le toit est bâti — tout près de ta poitrine. —  Ainsi tu habiteras — dans la terre froide,  — obscure et noire,  — qui pourrit tout. —  Sans portes est cette maison,  — et il fait sombre au dedans. —  Là, tu es solidement retenu,  — et la mort tient la clef. —  Hideuse est cette maison de terre,  — et il est horrible d’habiter dedans. —  Là, tu habiteras,  — et les vers avec toi. —  Là, tu es déposé,  — et tu quittes tes amis. —  Tu n’as pas d’ami — qui veuille venir avec toi. —  Qui jamais s’enquerra — si cette maison t’agrée !  […] Lui aussi, il chante quand il parle ; quand il nomme l’Arche, c’est par une profusion de noms poétiques, « la maison flottante, la plus grande des chambres flottantes, la forteresse de bois, le toit mouvant, la caverne, le grand coffre de mer », et dix autres.

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