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496. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Horace ne se battait point ; mais il lui baisait les mains et les bras. […] Inspire-nous le mépris des opinions reçues, et le courage de porter la main sur les vaines idoles ! […] Je disais tout à l’heure qu’il n’y en avait qu’une dans l’ouvrage où se retrouvât la main de Molière. […] On y trouve pourtant encore de ces traits qui enlèvent, et l’on sent la main du maître. […] Chrysale s’est chargé de proposer à sa femme la candidature de Clitandre à la main de Henriette.

497. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Platon, et Aristote. » pp. 33-41

Académiciens & péripatéticiens étoient continuellement aux mains. […] S’empoisonna-t-il alors pour ne pas tomber entre les mains de ses ennemis ? […] Il aimoit l’étude avec tant de passion, que, pour y passer les nuits & s’empêcher de dormir, il étendoit hors du lit une main, dans laquelle il avoit une boule d’airain : la boule répondoit à un bassin, & le réveilloit au bruit qu’elle faisoit en tombant.

498. (1761) Salon de 1761 « Peinture — M. Pierre » pp. 122-126

Pour vos femmes, et le reste de votre composition, je conviens qu’il y a de la beauté ; des caractères de l’expression ; de la sévérité de couleur ; mais mettez la main sur la conscience, et rendez gloire à la vérité ! […] Avec cette différence, que votre Christ, comme je vous l’ai déjà dit a l’air d’un noyé ou d’un supplicié, et que celui du Carrache est plein de noblesse ; que votre Vierge est froide et contournée en comparaison de celle du Carrache ; voyez l’action de cette main immobile posée sur la poitrine de son fils ; ce visage tiré ; cet air de pâmoison ; cette bouche entrouverte ; ces yeux fermés ; et cette Ste Anne, qu’en dites vous [?] […] Sur le devant sont des pâtres prosternés, les mains tournées de son côté et lui souhaitant un heureux voyage.

499. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

On est devant elle comme devant le cœur vivant de l’organisme humain ; au moment d’y porter la main, on recule ; on sent vaguement que, si l’on y touchait, peut-être il cesserait de battre. […] Par cette délégation permanente, un grand office public est soustrait aux compétitions, fixé dans une famille, séquestré en des mains sûres ; désormais la nation possède un centre vivant, et chaque droit trouve un protecteur visible. […] je puis observer, connaître les êtres et leurs rapports ; je puis sentir ce qu’est ordre, beauté, vertu ; je puis contempler l’univers, m’élever à la main qui le gouverne ; je puis aimer le bien, le faire, et je me comparerais aux bêtes !  […] Avec Rousseau, je vois à portée de ma main un Eden où du premier coup je retrouverai ma noblesse inséparable de mon bonheur. […] Mais « un pistolet aux mains d’un brigand est aussi une puissance » ; direz-vous qu’en conscience je suis obligé de lui donner ma bourse   Je n’obéis que par force, et je lui reprendrai ma bourse sitôt que je pourrai lui prendre son pistolet.

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