L’histoire littéraire, aux mains de M. […] Mais sur les trois ou quatre écrivains maîtres et rois du siècle, sur Montesquieu, sur Buffon, sur Voltaire, toutes les parts n’y sont-elles pas faites d’un coup d’œil élevé, d’une main sûre, et avec des expressions significatives qui restent dans l’esprit et dont on se souvient ?
« Au début du second chant, Lucrèce gourmande les hommes de ne pas s’en tenir aux vrais plaisirs que la nature leur offre à si peu de frais : « Si vous n’avez, leur dit-il, ni statues d’or tenant à la main des flambeaux dans vos vestibules, ni lambris dorés, ni musique retentissante, vous avez les bois, le gazon qu’arrosent les ruisseaux, etc., etc. » Si non aurea sunt juvenum simulacra per ædes, Lampadas igniferas manibus retinentia dextris, Lumina nocturnis epulis ut suppeditentur, etc., etc. […] Je les trouve crayonnés par la main de M.
Le héros, fils d’un ennemi mortel, fils d’un prince, garde le plus qu’il peut l’incognito ; pour sauver celle qu’il aime et le vieillard que des félons veulent perdre, il ne voit rien de mieux que d’aller par monts et par vaux attaquer dans son antre un monstre effroyable, et de lui ravir les preuves d’une machination odieuse, qui, retirées des mains où elles sont tombées, pourront démasquer les traîtres. […] La disposition satirique s’accorde encore avec le personnage de Phœbus, avec celui des jeunes filles si gracieuses et si naïvement coquettes de l’hôtel Gondelaurier ; mais quand le poëte aborde ses caractères vraiment passionnés, le prêtre, Quasimodo, la Esméralda, la recluse, en même temps que l’ironie disparaît dans l’ardeur exaltée des sentiments, c’est la fatalité seule qui la remplace, une fatalité forcenée, visionnaire, à la main de plomb, sans pitié.
et quand on le lui aurait mis entre les mains, de quelle façon s’y fût-il pris pour le déchiffrer, même à grand renfort de besicles, comme disent Rabelais et Paul-Louis ? […] Dans une lettre à Charles Perrault (1701), Boileau, voulant montrer qu’on n’a point envié la gloire aux poëtes modernes dans ce siècle, dit : « Avec quels battements de mains n’y a-t-on point reçu les ouvrages de Voiture, de Sarasin et de La Fontaine !