/ 3046
1701. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Il étendit la main, et fit dire à cette petite réunion qui se croyait obscure : « Je vous adopte ; soyez à moi, soyez de l’État !  […] Il me mit entre les mains des mémoires faits par lui-même, pour le plan qu’il m’ordonna de lui dresser, de ce magnifique et rare collège qu’il méditait pour les belles sciences, et dans lequel il avait dessein d’employer tout ce qu’il y avait de plus éclatant pour la littérature dans l’Europe. […] Une bonne nouvelle cependant : le dictionnaire de l’Académie, non pas celui de l’usage, qui est dans les mains de tout le monde, et qui peut suffire quelque temps encore jusqu’à une prochaine révision, mais le dictionnaire historique commencé depuis quinze ans, — un fascicule important de ce dictionnaire si complet, si riche en citations, si intéressant même à la lecture (chose rare pour un dictionnaire), va paraître avec un avertissement du savant rédacteur M. 

1702. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Il n’était pas un bourgeois comme un autre ; c’était un avocat des plus cavaliers, et qui soutenait vivement en toute rencontre, l’épée à la main, contre les officiers de la garnison, la cause du Tiers et des idées nouvelles. […] C’est le même qui, au 10 août, apercevant le duc de Choiseul qui se défendait dans une allée des Tuileries, l’épée à la main, contre les assaillants furieux, le saisit, l’entraîne jusque dans l’Assemblée, et, pour être plus sûr de l’avoir sauvé, le fait asseoir à côté de lui. […] Sa place et la mienne elle-même ne tiennent à rien : un caprice des visiteurs peut nous replonger dans le cloître et nous replacer sous la main de ces moines qui nous haïssent.

1703. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers (suite.) »

J’ai visité votre chambre, votre cabinet, j’ai ouvert vos armoires : je désirais de trouver quelques lignes écrites de votre main. […] Je conçois que votre générosité vous fasse dédaigner de recevoir le superflu, de quelque main qu’il vienne : il n’en est pas ainsi de ce qui est nécessaire pour vivre, et vous ne pouvez, sans m’offenser grièvement, me refuser de tacher de vous le procurer. […] En pareil cas et quand j’ai les mains si bien remplies, ma tâche est simple, et mon métier est tout tracé : je ne suis qu’un encadreur.

1704. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. (suite et fin). »

Le roi était défiant ; les malintentionnés lui insinuaient que l’archevêque pouvait bien le tromper et s’entendre sous main avec Rome. […] Le 9 janvier 1695, le roi lui écrivait de sa main une belle lettre sur la mort de l’abbesse de Port-Royal, sa sœur. […] Ils le voient terriblement frappé de la main de Dieu, et ils s’en font une preuve pour assurer qu’il est tombé dans son indignation… Eh !

/ 3046