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649. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome I pp. 1-402

Après cette triple conquête, il ne s’est pas tenu pour satisfait ; il a voulu remonter plus loin dans le passé, il a interrogé les maîtres de ses maîtres. […] Le caractère de Frétillon est tracé de main de maître. […] Ai-je besoin de dire que les maîtres de notre art demeurent hors de cause ? […] M. de Lamartine semble avoir pris à la lettre la réponse du maître de philosophie à M.  […] Encore moins est-il permis de croire qu’un laquais s’engage par écrit à servir fidèlement son maître.

650. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

Je ne serois jamais parvenu à me faire entendre, si par égard pour les grands maîtres, je n’avois fait mes applications qu’à des auteurs ignorez. […] Quand Eumée a reconnu son maître, ils raisonnent ensemble sur les mesures qu’ils ont à prendre. […] La raison ne demandoit-elle pas qu’il cédât à la nécessité, et qu’il ne désespérât pas un homme maître de sa vie et de l’honneur même de sa fille ? […] Je n’ai fait que quatre tragédies ; et j’ose me vanter puisqu’il le faut, d’y avoir été du moins aussi fidéle aux unités que nos plus grands maîtres. […] Je dirai plus : il faut se défier, si j’ose parler ainsi, de cet orgüeil de profession : il peut nous jetter dans le mépris de bien des choses qui valent souvent mieux que celles que nous faisons ; et c’est ce qui arrive dans le bourgeois gentilhomme au maître à danser et au maître de musique.

651. (1923) Nouvelles études et autres figures

Bref, le 3 mai 1762, le Collège Louis-le-Grand reçut l’ordre de congédier au plus tôt maîtres et élèves. […] Les Pères n’avaient pas trop de maîtres pour leurs classes surpeuplées ; ils n’en avaient pas toujours assez. […] qu’il est difficile de savoir ce que nous devons à notre tempérament et ce que nous devons à nos maîtres ! […] Ses maîtres ne l’ont pas seulement honoré ; ils ont honoré notre pays. […] Il n’a su ni mépriser sa passion, ni lui obéir en esclave ou en maître.

652. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Saint-Martin, le Philosophe inconnu. — II. (Fin.) » pp. 257-278

Saint-Martin, dans ce débat, forcé à regret de se produire et de parler devant la galerie, le prend d’emblée avec Garat sur le pied non plus d’un élève, mais d’un maître : on reconnaît l’homme qui a longtemps médité sur les plus grands et les plus intimes problèmes de notre nature, et qui souffre d’avoir à en démontrer les premiers éléments. […] Je ne me charge pas ici d’entrer dans les points particuliers du débat, ni de voir si, parmi les assertions de Saint-Martin, il n’en est point de bien vagues et de bien fuyantes aussi, et si, parmi celles de Garat, il n’en est pas qui eussent pu se défendre dans un meilleur et plus véritable sens : ce qui est manifeste, c’est que Garat et les idéologues de seconde main qui se croyaient maîtres du jeu ont, ce jour-là, rencontré leur maître à l’improviste dans Saint-Martin. […] Saint-Martin se séparait profondément de Bernardin de Saint-Pierre en ce que, religieux comme lui, il croyait de plus à la chute, à une nature gâtée et corrompue et portant l’empreinte du mal ; il croyait en un mot que, dans l’univers tel qu’il est, il y a et il y aura toujours quantités de désharmonies, jusqu’à ce que le maître, le divin réparateur vienne remonter la lyre et en rajuster les cordes sacrées

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