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792. (1716) Réflexions sur la critique pp. 1-296

Je vais donc une fois pour toutes faire ma declaration sur l’écriture, afin de ne la plus mêler dans une dispute prophane, et où l’on est scandalisé, je le repete, de la voir entrer. […] Mais parce que dans ces parties mêmes, je trouve de grands défauts mêlez aux grandes beautez, Me D conclut que je méprise Homere. […] Malgré tous ces adoucissemens, le discours est encore vicieux, parce que j’y fais trop valoir les secours des troyens, et que j’y mêle trop aussi la volonté des dieux. […] L’unité consiste à ne choisir que des circonstances qui concourent au même effet, à ne pas sortir un seul moment du genre de l’image, à n’y rien mêler que de gracieux, de grand ou de terrible, selon que le fonds le demande. […] d’Hector et de Neptune . les deux camps sont mêlez, et dans le choc fatal le mortel et le dieu font un carnage égal.

793. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Béranger] » pp. 333-338

Béranger a vu ce jour, il y a applaudi, il y avait tous ses amis mêlés et engagés, et tous plus ou moins ministres ; et cependant il ne l’a pas chanté, ce jour-là, ce jour de demi-triomphe.

794. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

Laprade, dont la Revue indépendante a publié plusieurs pièces recueillies dans le volume que nous indiquons, a de l’élévation surtout, de l’harmonie, une langue en général pure, une forme large, brillante et sonore ; sa poésie respire un sentiment vrai et profond de la nature : il y mêle peut-être un peu trop de sacerdotal et d’hiérophante.

795. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre X. De la simplicité du style »

Cette indifférence a été favorisée par le progrès de l’analyse et de la critique, qui ont montré l’erreur au sein de toute vérité, la vérité mêlée encore à toute erreur : si rien n’est absolument, éternellement vrai ou faux, bon ou mauvais, si rien de ce que nous voyons n’est tel que nous le voyons, si même rien peut-être n’est, à quoi bon se peiner pour chercher le vrai, pour l’exprimer ?

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