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262. (1888) La critique scientifique « La critique scientifique — Analyse sociologique »

Ailleurs enfin le défaut de sa méthode est visible ; la Peinture aux Pays-Bas et la Peinture en Italie, s’ils expliquent Rubens et le Titien, n’ont rien de pertinent à nous dire sur Rembrandt et sur Léonard de Vincidq. […] — Passons sur les précautions et les recherches qu’exige l’application de la méthode basée sur ces considérations : elle ne permet, par exemple, de conclure d’une œuvre à une nation, qu’après détermination de l’importance relative du groupe attiré et défini par l’œuvre, de l’époque précise pour laquelle l’œuvre est considérée comme un document. […] Employée avec les ménagements et les soins que l’usage enseignera, la méthode exposée plus haut sera d’un secours véritable pour la connaissance du passé ; elle permettra pour les époques et les peuples littéraires, d’écrire l’histoire intérieure des hommes sous la surface des faits politiques, sociaux et économiques, et d’écrire cette histoire en termes scientifiques précis. […] Par ces deux méthodes, en étudiant, d’abord en leurs initiateurs, puis en leurs adhérents, les grands mouvements intellectuels, politiques, guerriers, l’histoire tout entière doit être écrite. […] L’idée de « loi des dépendances mutuelles » est un emprunt à la méthode analytique de Taine, elle-même héritière sur ce plan des sciences de la nature.

263. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) «  Œuvres et correspondance inédites de M. de Tocqueville — II » pp. 107-121

Duvergier de Hauranne (1er septembre 1856), il a du reste exposé sa méthode de composer, de considérer et d’écrire. Cette méthode, qui est singulière et toute personnelle, une vraie méthode a priori, est chez lui invariable et inflexible ; il n’a pas l’idée de la modifier selon les sujets, il faut que les sujets s’y accommodent et arrivent bon gré mal gré sous sa prise.

264. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Chateaubriand, jugé par un ami intime en 1803, (suite et fin) » pp. 16-34

Il est donc convenu que, pour aujourd’hui, on m’accorde d’entrer dans quelques détails touchant la marche et la méthode que j’ai cru la meilleure à suivre dans l’examen des livres et des talents. […] Avec les modernes, c’est tout différent ; et la critique, qui règle sa méthode sur les moyens, a ici d’autres devoirs. […] C’est assez longuement parler pour aujourd’hui de la méthode naturelle en littérature.

265. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre XI. Quelques philosophes »

Mais l’important c’est que l’effort de réduire l’inconscient universel en inconscient humain est chez Maeterlinck une tendance assez générale pour recevoir le noble nom de méthode. […] Chaque fois, il rappelle l’étourdi à sa petite tâche précise et lui répète, inflexible : « La méthode constante des sciences est de comparer des faits et des séries de faits l’une avec l’autre, afin de dégager la loi de leurs variations simultanées ou successives, aussi souvent qu’il est possible de le faire avec quelque sûreté. » Ainsi il étudie la philosophie, poème des poèmes, avec un vil esprit scientifique, dans la préoccupation utilitaire de la solidité précise des découvertes et non pour la joie de voir l’esprit marcher d’une allure noble. […] Cet amoureux des résultats se désole du néant des résultats : « La dramatique histoire des luttes philosophiques n’est pas sans laisser une impression pénible : on croirait voir des ouvriers battant à coups redoublés une muraille, dont aucune parcelle ne se détache, et qui ne rend que du bruit sous le marteau. » Les pauvres ouvriers, en effet, qui attachent à leurs membres naturellement si lourds l’écrasement du plomb baconien et qui essaient de « penser le monde » suivant des méthodes faites pour saisir de tout petits détails indifférents !

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