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8. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Goethe et de Bettina, traduites de l’allemand par Sébastien Albin. (2 vol. in-8º — 1843.) » pp. 330-352

lui dis-je. — Mère, vous n’avez pas froid dans la voiture, donnez-moi votre manteau de velours. — Mais tu ne veux pas le mettre, au moins ? […] Ce que sentait cette mère alors, toute l’Allemagne depuis l’a senti pour Goethe : Goethe, c’est la patrie allemande. […] Une mère ne continue pas d’aimer et de révérer à ce point un fils jusqu’à la dernière heure, quand il a envers elle un tort grave. […] Ce fils aimait sa mère à sa manière, à la manière de tous deux, et, quoique cette façon filiale ne soit pas peut-être de celles qui doivent se proposer en modèle, il n’était point ingrat : « Tiens chaud de cœur à ma mère, écrivait-il à Bettina… Je voudrais cordialement être à même de te récompenser de tes soins pour ma mère. […] mère (c’est à la mère de Goethe qu’elle adresse ce récit), peut-on se conduire comme je l’ai fait !

9. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Elle n’avait pas onze ans quand, avec les terribles journées d’octobre 1789, son rôle public aux côtés de sa mère commença. […] La jeune Marie-Thérèse avait remarqué que son père et sa mère avaient l’air très agités et occupés dès le matin : Dans la promenade, dit-elle, ma mère me prit à part, me dit que je ne devais pas m’inquiéter de tout ce que je verrais, et que nous ne serions jamais longtemps séparés, que nous nous trouverions bien vite. […] Nous rentrâmes à sept heures, je retournai chez moi bien triste, ne comprenant rien du tout à ce que ma mère m’avait dit. […] Mon pauvre frère dormait : ils l’arrachèrent de son lit avec dureté pour fouiller dedans ; ma mère le prit tout transi de froid. Ils ôtèrent à ma mère une adresse de marchand qu’elle avait conservée, un bâton de cire à cacheter qu’ils trouvèrent chez ma tante, et à moi ils me prirent un Sacré-Cœur de Jésus et une prière pour la France.

10. (1860) Cours familier de littérature. IX « XLIXe entretien. Les salons littéraires. Souvenirs de madame Récamier » pp. 6-80

Dans cette statue de la Pudeur il n’y avait pas un charme à voiler ; une mère de famille pouvait déshabiller cette vierge. […] Cette parente me disait qu’elle ressemblait beaucoup à ma mère lorsque ma mère avait seize ans. […] Mais madame Récamier avait appris par madame Sophie Gay, mère de l’illustre Delphine (madame de Girardin), que j’étais à Paris avec ma mère. […] C’était une femme magnanime comme sa mère, belle comme Corinne, pieuse comme une prière incarnée. […] La beauté aussi harmonieuse que précoce de la jeune fille faisait déjà l’orgueil de sa mère.

11. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXIXe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Le drame de Faust par Goethe (2e partie) » pp. 161-232

Là ma mère est assise sur une pierre. […] Si vous êtes de ces environs et si vous avez du linge qui vous soit inutile, donnez-le à cette malheureuse mère ! […] Herman, désespéré, veut s’engager comme soldat dans l’armée de l’Allemagne ; sa mère l’en détourne avec des paroles emmiellées d’amour de femme et de tendresse de mère. […] Le père s’étonne et se tait ; le pasteur prend avec une douce éloquence le parti de la mère et du fils. […] “Laissez-moi, dit-elle ; celui qui désormais doit me commander dans la maison de sa mère ne doit pas paraître me servir.

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