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1306. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre V »

Vos trafiquants d’opinion sont impossibles aujourd’hui, de par la loi sévère qui régit et restreint la presse, de par la signature, qui l’oblige à s’exposer au grand jour. […] La première loi pour les combats de l’esprit, comme pour ceux du corps, est l’égalité du terrain et des armes.

1307. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres et opuscules inédits de Fénelon. (1850.) » pp. 1-21

En mars 1700, Fénelon lui écrit pour régler, de concert avec lui, l’observation des lois de l’Église pour le Carême : Il m’a paru, dit le prélat, que la règle ne se rétablirait jamais, si on ne se hâtait de la renouveler après dix ans de dispense continuelle. […] Si nous laissions encore les peuples manger des œufs, il en arriverait une espèce de prescription contre la loi, comme il est arrivé pour le lait, pour le beurre et pour le fromage… Voilà donc Fénelon évêque tout de bon et dans le plus strict détail, et y attachant de l’importance.

1308. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Étienne Pasquier. (L’Interprétation des Institutes de Justinien, ouvrage inédit, 1847. — Œuvres choisies, 1849.) » pp. 249-269

La royauté française, en cela aimable et débonnaire entre les royautés, avait, de bon gré, voulu réduire sa puissance absolue sous la civilité de la Loi. […] Certes, si quelque chose était capable en France de contrebalancer l’impétuosité et l’impatience particulière à la nation, à la noblesse comme au peuple même, de créer à temps ce respect de la loi qui est comme un sens public qui nous manque et qui est aboli en nous, c’était ce corps intègre, tenant un milieu magistral, ce corps de politiques encore croyants, bons chrétiens et catholiques sans être ultramontains, royalistes loyaux et fervents sans être courtisans ni serviles.

1309. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Boileau. » pp. 494-513

Il reprend la loi de Malherbe et la remet en vigueur ; il l’étend et l’approprie à son siècle ; il l’apprend à son jeune ami Racine, qui s’en passerait quelquefois sans cela ; il la rappelle et l’inculque à La Fontaine déjà mûr63 ; il obtient même que Molière, en ses plus accomplis ouvrages en vers, y pense désormais à deux fois. […] Mais jusque-là, et dans les six mois qui s’étaient écoulés d’une élection à l’autre, le roi (remarque d’Olivet) n’avait laissé qu’à peine entrevoir son inclination, « parce qu’il s’était fait une loi de ne prévenir jamais les suffrages de l’Académie ».

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