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1396. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Seconde Partie. De l’Éloquence. — Éloquence en général. » pp. 177-192

Connoît-on mieux ces trois genres*, après avoir lu que l’un ressemble à une table frugale, l’autre à une belle rivière bordée de vertes forêts , le troisième, à un foudre & à un fleuve impétueux qui renverse tout ce qui lui résiste  ? […] L’étiquette d’homme de collège ne l’empêcha point d’être lu des gens du monde : Et, quoiqu’en robe, on l’écoutoit ; Chose assez rare à son espèce.

1397. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

., que l’auteur a semés dans son ouvrage, me plaisent beaucoup en eux-mêmes, mais me paraissent refroidir un peu l’intérêt, parce que l’unité est pour moi la première qualité des romans : aussi quelque excellents que soient les romans anglais, je les lis avec presque autant de fatigue que de plaisir. […] Voilà mon avis, que vous aurez peut-être bien de la peine à lire, parce que je l’écris fort à la hâte ; mais vous ne voulez point attendre, et j’ai mieux aimé courir le risque de vous ennuyer, que celui de vous impatienter.

1398. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Donner à causer (on causait alors), lire ses romans à ses intimes, recevoir dans sa loge à l’Opéra les littérateurs qui, à Paris, sont toujours un peu femmes et qui aiment à se montrer à leur public ; un soir exhiber dans son salon le jeune Victor Hugo, l’enfant du génie, qui a commencé (ce qui n’est ni très poétique, ni très sauvage) par des succès de société, comme M.  […] Après Balzac, après Stendhal, après Gozlan, après Mérimée, je dois dire même après Mme George Sand, sur laquelle je n’épouse pas cependant les admirations à quatre pattes de mon époque, on saura s’il est possible de lire, sans mourir d’ennui, Mme Sophie Gay !

1399. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « M. Eugène Talbot » pp. 315-326

Seul, le malheureux Pierre Saliat, le savoureux traducteur d’Hérodote que ce friand de Montaigne lisait dans sa bibliothèque en se pourléchant de plaisir, n’avait rien eu. […] Venu plus tard, comme Thucydide, par exemple, qui vit flotter au-dessus de son jeune front la barbe de l’homme d’Halicarnasse et qui l’entendit lire son histoire aux Jeux olympiques, il n’aurait plus été, à génie égal, le même Hérodote.

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