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1035. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Don Carlos et Philippe II par M. Gachard Don Carlos et Philippe II par M. Charles de Mouy »

S’étant engagé dans un escalier obscur qui conduisait au jardin, lieu du rendez-vous, il fit une chute et se blessa grièvement à la tête (19 avril 1562). […] Par suite d’une aussi longue maladie, mais plus encore de celle dont il a été atteint en dernier lieu, et dont, selon l’opinion commune, il a été délivré miraculeusement, il est demeuré extrêmement faible et languissant, outre que, de sa nature, il n’a pas beaucoup de santé ni de vigueur… Lorsqu’il est passé de l’enfance à la puberté, on ne l’a vu prendre plaisir ni à l’étude, ni aux armes, ni à l’équitation, ni à d’autres choses vertueuses, honnêtes et plaisantes, mais seulement à faire mal à autrui.

1036. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Maintenant ce sera un jardin public, et peut-être, au lieu des fleurs, n’y trouvera-t-on plus que de la jonchée… Et pourquoi tout donner d’un coup ? […] Pourtant, si Léonidas n’avait traité que de tels sujets, il y aurait lieu de regretter qu’il fut venu en un temps où la grande carrière était fermée, et que la misère l’eût confiné à des emplois si humbles.

1037. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Entretiens sur l’architecture par M. Viollet-Le-Duc (suite et fin.) »

Viollet-Le-Duc, est certes conforme à l’idée qu’on en doit prendre, et rentre bien aussi dans le programme qu’avait tracé Virgile lui-même dans le beau temps : « D’autres sauront demander à l’airain ou au marbre de mieux exprimer la vie ; d’autres seront plus éloquents aux harangues, ou excelleront à décrire les astres et à embrasser du compas les révolutions des cieux ; mais à toi, Romain, il appartient de régir le monde et de gouverner les peuples : ce sont là tes arts, à toi… » Tel était aussi le Romain en architecture, dans cet art qui faisait comme partie intégrante de son administration et de son établissement politique en tout lieu ; tel il se montra dans la construction de son Panthéon, de ses thermes, de ses aqueducs, de ses amphithéâtres et de son gigantesque Colisée, dans tout ce qu’il n’empruntait pas directement des Grecs, se souciant bien plus du grandiose et de l’imposant que du fin et du délicat ; mais aussi, en ce genre d’installation souveraine, de glorification conquérante et historique, quand il lui arriva d’y réussir, il eut son originalité sans pareille et il y mit la marque insigne de son génie. […] ils ont aimé l’uniformité, la régularité en tout temps et en tout lieu ; eux aussi, ils auraient pu dire, comme un illustre préfet moderne : « Il entre toujours les trois quarts au moins d’administration dans ce qu’on appelle architecture », quoiqu’encore dans leurs villas, leurs thermes, leurs basiliques, ces mêmes Romains aient songé principalement, et largement pourvu à la destination, à la commodité présente et à l’usage.

1038. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Essai de critique naturelle, par M. Émile Deschanel. »

Sans doute, à ce métier de prêcheur un peu nomade, il faut quelque condescendance parfois, quelque concession au goût du jour et à Celui des lieux où l’on passe ; mais ce n’est point pourtant le cas des sophistes de l’Empire romain qui, eux, traitaient de purs thèmes de rhétorique et faisaient des déclamations, soutenant au besoin le pour et le contre, prêts à plaider, par exemple, devant les Troyens, et pour leur complaire, que l’antique Ilion n’avait jamais été prise par les Grecs, sauf à plaider la thèse contraire devant les Argiens. […] Deschanel prétend simplement que dans toute œuvre d’écrivain, dans toute production un peu considérable, il y a lieu d’étudier et de noter les influences du sang, de la parenté, de la famille, de la race, du sol, du climat.

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