Les Anglais ne sont plus dignes de leur liberté. […] On avait décrit le savoir-vivre, la flatterie, la misanthropie, l’avarice : on examine la liberté, la tyrannie, la religion ; on avait étudié l’homme en soi, on étudie l’homme abstrait. […] C’est par ce sentiment qu’on conquiert et qu’on garde la liberté politique. […] La culture moderne fait entrer dans le raisonnement technique la liberté des entretiens et l’ampleur des idées générales. […] Nous sommes loin de vous croire capable d’un dessein délibéré et d’un attentat direct contre les droits originels sur lesquels toutes les libertés civiles et politiques de vos sujets sont assises.
« La France restera libre et me devra sa liberté constitutionnelle presque tout entière. […] Le fait est que tous les bonapartistes détestent les Russes, contre lesquels la puissance de leur maître est venue se briser.… et un capucin balaye maintenant toute cette poussière restée de la gloire et de la liberté de Rome ! […] Je me chargerais encore de donner une grande gloire à la France, comme j’ai contribué à lui faire obtenir une grande liberté ; mais me ferait-on table rase ? […] « Donnez-moi une plume et la liberté de la presse, s’écriait-il, et en trois mois je rétablirai la légitimité. » On lui laissa sa plume et la licence de la presse, et il ne rétablit rien que sa dignité personnelle au milieu des ruines de sa monarchie. […] Le prince Louis-Napoléon, rapporté par le reflux d’une orageuse liberté qui a eu lâchement peur d’elle-même, règne sur le pays qui s’était confié à son nom, nom qui est devenu, depuis Marengo jusqu’à Waterloo, le dé de la fortune avec lequel les soldats des Gaules jouent sur leur tambour le sort du monde la veille des batailles !
Tous les deux font régner la vérité dans leur commerce : avec la vérité, la liberté, la vertu, le bonheur. […] Tous les hommes, antérieurement égaux et libres, renoncent également à leur liberté : ils soumettent tous leur volonté individuelle, antérieurement souveraine pour elle-même, à la volonté de tous, qui devient l’unique souverain. […] Et son vrai maître de droit politique, mieux que Montesquieu, ce sera le professeur de Genève Burlamaqui, qui enseignait la liberté et l’égalité naturelles. […] Il avait le droit, après ses propres expériences, de chanter ses hymnes à la conscience et à la liberté, par lesquelles il s’était relevé. […] L’aliénation totale de l’individu par le contrat social est dure à accorder, et nous aimons mieux nous représenter que l’individu aliène le moins possible de sa liberté, et ce qu’il faut seulement pour que la société fasse sa fonction.
De là les deux points de vue opposés sur la question de la liberté : pour le déterminisme, l’acte est la résultante d’une composition mécanique des éléments entre eux ; pour ses adversaires, s’ils étaient rigoureusement d’accord avec leur principe, la décision libre devrait être un fiat arbitraire, une véritable création ex nihilo. […] La liberté n’est nullement ramenée par là, comme on l’a dit, à la spontanéité sensible. […] La plus ou moins haute tension de leur durée, qui exprime, au fond, leur plus ou moins grande intensité de vie, détermine ainsi et la force de concentration de leur perception et le degré de leur liberté. […] Ainsi, entre la matière brute et l’esprit le plus capable de réflexion il y a toutes les intensités possibles de la mémoire, ou, ce qui revient au même, tous les degrés de la liberté. […] Et la distinction ne reste-t-elle pas tranchée, l’opposition irréductible, entre la matière proprement dite et le plus humble degré de liberté ou de mémoire ?