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1072. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

On l'a vu tour à tour prêcher la tolérance & la liberté de la presse, & réclamer l'intolérance & la sévérité contre ceux qui se servoient de la même presse pour combattre ses opinions ; recommander la modération dans les disputes, & donner l'exemple de l'emportement ; exiger du respect pour les mœurs, & les outrager par des Productions indécentes. […] Son but étoit de la porter à solliciter des ordres contre ma liberté, sous prétexte que les hommes que je décriois étoient des hommes de génie & la gloire du Génie François. […] Ajoutez qu’en frondant les opinions générales, qu’en parlant sans cesse d’égalité, de liberté de superstition, de loi naturelle, il n’a pas été difficile aux Philosophes d’intéresser à leur gloire l’indocilité, la misanthropie, le libertinage, & de grossir, par d’autres manéges, le nombre de leurs Admirateurs.

1073. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Progrès accomplis Deux grands esprits, deux talents plutôt égaux que semblables présidèrent à cette restauration de l’intelligence, Chateaubriande et Germaine de Staël ; l’un catholique et royaliste de cœur et d’imagination, défenseur du passé, doué de toutes les aspirations de l’avenir ; noble courtisan de toutes les disgrâces, avocat chevaleresque de toutes les grandeurs malheureuses ; l’autre, fille de la Réforme, élève de la philosophie et de la liberté, mais de la philosophie sans irréligion, et de la liberté sans souillure ; passionnée pour toutes les grandes choses, et apportant au culte des lettres la délicatesse d’une femme et la haute raison d’un homme de génie ; tous deux partis des points les plus divers de l’horizon, et réunis ou du moins rapprochés à la fin de leur carrière par la pression des temps et la pente naturelle de la pensée. […] La liberté d’écrire, réfugiée dans le feuilleton littéraire, donnait la vogue aux critiques du Journal de l’Empire (des Débats).

1074. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Il n’a ni le protestantisme étranglé de Guizot, ni le protestantisme dilaté et attendri de Dargaud, l’auteur de l’Histoire de la liberté religieuse, qui a aussi parlé des Guise et de leur époque. […] Il la date de 1789, que les benêts de liberté trouvèrent une époque si charmante ! […] Âme primitivement tendre pourtant, qui a étouffé sa pitié et durci ses entrailles dans un fanatisme de liberté aussi dépravé que dépravateur !

1075. (1900) La vie et les livres. Cinquième série pp. 1-352

Si ces deux points d’appui manquent, la faiblesse, savamment organisée, d’une milice sans prestige ne sera pas une garantie pour la liberté. […] Deschanel fut initié au culte de la liberté par des âmes fortes et douces. […] Ayant souffert pour la liberté, il n’a point voulu jouer le rôle du proscrit maussade et grondeur. […] Il prône les Turcs… Ayant profité de la République libérale, il commence à croire que l’amour de la liberté n’est qu’une des formes de l’égoïsme. […] Les grilles de ce paradis, les palissades, les cages, les chaînes lui paraissaient en désaccord avec l’heureuse liberté de l’Éden primitif.

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