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843. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Lorsque les Italiens de la Renaissance pillent les auteurs grecs et latins, ou lorsque les Français du xvie  siècle pillent les Italiens, il n’y a pas démarquage, il y a adaptation voulue, il y a conquête, et approbation tacite de tout le public lettré. […] Après une lecture de D’Annunzio, il m’arrive souvent de relire ses œuvres lyriques de la bonne époque ; mais ce n’est plus qu’une vaine consolation ; plus on admire ce qu’il fit alors, tout ce qu’il promettait, et plus on s’attriste de voir ce clair génie latin prostitué à tous les carrefours de la route qui mène au succès bruyant et éphémère. […] Les Latins en ont copié les caractères extérieurs, tout en modifiant profondément le contenu, et dans quel sens !

844. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXXIIe entretien. Critique de l’Histoire des Girondins (3e partie) » pp. 369-430

Mais, l’histoire étant à mes yeux toujours un peu monumentale, toutes les fois qu’il se présente à ma plume de ces mots signifiant la même chose, je choisis de préférence le mot le plus classique, le mot à étymologie latine. J’avais fait là ce que je fais toujours, j’avais pris le mot latin pudeur au lieu du mot moderne réserve ou convenance.

845. (1920) Enquête : Pourquoi aucun des grands poètes de langue française n’est-il du Midi ? (Les Marges)

Mais, cette question de la langue parlée n’a guère d’importance : sans citer les meilleurs poèmes de Du Bellay, qui sont en latin, il y a bien vingt-cinq millions de Français — pour être décent —, qui s’entendent mieux aux divers argots de la Phynance, du Journalisme, de la Chambre et du Bordel qu’à la langue poétique. […] Mais l’esprit flamand est doué des qualités qu’exige le lyrisme romantique — y compris l’aptitude à une certaine sorte de vague métaphysique naturaliste à laquelle répugnent les races latines, qui sont théologiennes tant qu’on voudra, mais pas métaphysiciennes — tandis que nos Méridionaux ne les ont point.

846. (1902) Le culte des idoles pp. 9-94

Lisez les traductions des classiques grecs et latins, comme vous y engagent ces excellents professeurs ennemis des langues anciennes ; vous ne trouverez dans Aristophane, dans Euripide, dans Sophocle, dans Virgile, dans Horace et dans tous, que des niaiseries et des platitudes ; ces traductions, quand elles ne sont pas faites par un poète ou un artiste, sont comme la momie d’une belle femme, comme les pétales desséchés d’une fleur : c’est du génie tombé en putréfaction. Il faut avoir l’âme de Virgile pour enlever à la poésie du Mantouan sa robe latine.

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