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720. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

On a beaucoup parlé d’un élément latin qui aurait été introduit en Angleterre par les Normands ; mais le seul élément latin qu’ils y aient réellement importé, c’est leur langage. […] Les Anglais n’ont aucune idée de la patrie dans l’acception latine de ce mot. […] Les génies des autres peuples, en effet, ont des affinités, ils se touchent et se confondent par beaucoup de points ; il y a des ressemblances entre le Grec et le Latin, entre le Slave et le Celte. […] Existe-t-il des œuvres qui soient plus éloignées du goût des nations latines que celles des hommes dont, nous venons de prononcer les noms. […] C’est une lettre en latin macaronique adressée à son ami Stevenson en 1767, par conséquent un peu moins d’un an avant sa mort8.

721. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

Elle est païenne de fonds et de naissance, par sa langue qui n’est qu’un latin à peine déformé, par ses traditions et ses souvenirs latins que nulle lacune n’est venue interrompre, par sa constitution où l’antique vie urbaine a d’abord primé et absorbé la vie féodale, par le génie de la race, où la vigueur et la joie ont toujours surabondé. […] C’est que l’invention recommence, et qu’inventer c’est exprimer son génie ; une race latine ne peut inventer qu’en exprimant des idées latines ; une race saxonne ne peut inventer qu’en exprimant des idées saxonnes, et l’on va trouver, sous la civilisation et la poésie nouvelles, des descendants de l’antique Cœdmon, d’Adhlem, de Piers Plowman et de Robin Hood. […] Enfin, le plus souvent, ils sont pédants, encore tout roidis par la rouille de l’école ; ils divisent et subdivisent, ils posent des thèses, des définitions ; ils argumentent solidement et lourdement, ils citent leurs auteurs en latin, et même en grec ; ils équarrissent des périodes massives, ils assomment doctement leur adversaire, et par contre-coup le lecteur. […] Parmi tous ces monstres antédiluviens, hérissés de terminaisons latines, il est à son aise ; il se joue, il rit, il saute de l’un sur l’autre, il les mène de front. […] Biographie latine, par Rawley.

722. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Œuvres de Louise Labé, la Belle Cordière. »

Boulmier, qui est solide et même ferré sur ces matières du xvie  siècle, avait annoncé, de plus, le dessein de réhabiliter Salmon Macrin, un poète latin dans le genre lyrique, contemporain et ami de Du Bellay, de Ronsard et autres novateurs, et il semblait se réserver de lui découvrir une certaine influence occulte, et non encore reconnue, sur le développement de la poésie française ; je ne vois pas qu’il ait mis jusqu’ici à exécution ce projet et cette promesse qu’il avait jetée d’un air de défi ou de paradoxe. […] Elle apprit le latin dès l’enfance ; elle savait l’italien et l’espagnol aussi bien que le français, et jouait du luth.

723. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Anthologie grecque traduite pour la première fois en français et de la question des Anciens et des Modernes »

Il la fit imprimer à Florence en 1494 ; des éditions plus ou moins soignées s’en multiplièrent au xvie  siècle ; on traduisit ce grec en latin, ce qui était la vulgarisation d’alors, et l’on se flattait de tout posséder. […] Dehèque serait venu à bout de la difficulté ; puis, à la rigueur, il eût pu reproduire la traduction latine de Visconti, que peu de personnes savent aller chercher à la fin de la Préface dit tome Vme de l’Anthologie de Bosch.

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