Il n’est pas inutile d’expliquer cette manière d’entendre la classification des êtres organisés, par un exemple tiré des diverses langues humaines. […] Cependant, il se pourrait que quelque langue très ancienne se fût peu altérée, et qu’elle n’eût donné naissance qu’à un petit nombre de langues modernes ; tandis que d’autres, par suite des migrations, de l’isolement ou des différents états de civilisation des races qui les ont parlées, se sont altérées considérablement et ont donné naissance à un grand nombre de langues ou de dialectes modernes. […] À cette condition seulement, il serait rigoureusement naturel, parce qu’il relierait ensemble toutes les langues mortes et vivantes par leurs affinités les plus étroites, et donnerait ainsi la filiation et les origines de chacune d’elles. […] Maw aurait bien pu en appeler à la classification des langues en groupes et en familles, et dire que les langues ne sont pas susceptibles de filiation généalogique, dans le sens exact du mot. Il n’en est pas moins vrai que les langues s’engendrent les unes les autres.
Sa langue est la première qui m’ait charmé par la voix maternelle ». […] Sa langue est la première qui m’ait charmé par la voix maternelle ». […] La gloire de Mistral, et peut-être aussi son erreur, c’est d’avoir voulu transformer en langue littéraire et écrite une langue qui n’avait été jusqu’alors qu’une langue populaire et parlée. […] Où est la véritable langue provençale ? […] On parla de la langue provençale.
Lorsqu’on a appris avec soin et patience une langue étrangère, on peut ensuite s’approprier par un travail beaucoup moindre les langues de la même famille. […] Une langue non écrite ne survit jamais à la génération qui l’a créée ; chez les sauvages, chaque génération refait sa langue, si bien que le grand-père est un étranger parmi ses petits-enfants. […] L’enfant ne crée pas sa langue, encore moins il ne secrète pas sa langue ; il l’apprend. […] Gâter ainsi notre belle langue française, amie jurée du naturel ! […] — Ce que je pense de la langue moderne ?
L’ignorance de la langue est une des causes les plus communes de l’affectation et de l’emphase du langage. […] Et de même que l’ignorance de la langue éloigne de la simplicité, de même l’élévation ordinaire des pensées en rapproche, en sorte que l’emploi des grands mots marque souvent un esprit peu accoutumé aux grandes pensées.