Préface Les essais qui forment ce livre sont consacrés à six écrivains de nationalités diverses, introduits, accueillis et devenus célèbres en France pendant ces cinquante dernières années et qui marquent ainsi un des traits particuliers de l’histoire de notre littérature : l’influence qu’y ont exercée des auteurs étrangers de race, de langue, de tournure d’esprit à tout ce que l’on considère comme le propre du génie gallo-latin.
car, au seizième ou au quinzième, la langue, en train de se former, offre des variations plus nombreuses, qui sont des indications de plus. […] Les langues d’abord, comme le démontre M. […] L’harmonie non moins parfaite des langues et des climats confirme cette manière de voir. […] Renan de la rudesse des langues du Nord, en général, est incontestable. […] Expression naïve et très juste, trouvaille de la langue populaire.
Descartes et Malebranche n’illustrent-ils pas la langue, presque autant que la philosophie française ? […] Tout le monde convient qu’il n’y a pas dans notre langue de plus grand prosateur. […] Voltaire mandait de Berlin à sa nièce, Mme Denis : « La langue qu’on parle le moins à la cour, c’est l’allemand. […] On ne parle que notre langue. […] Mais il faut comprendre que chacun parle sa langue et s’exprime selon son tour d’esprit.
Il a su passer de l’idée à l’image, ou, pour parler d’une façon plus conforme à la langue habituelle, de la critique à la création. […] Il la comprend, comme une langue qu’il ne parle pas, au lieu de penser par elle comme dans sa langue maternelle. […] Il se passionna pour l’exotisme et il essaya de transposer en langue française les imaginations du nord, du midi et de l’orient. […] Qu’on aime ou non les frères de Goncourt, il est puéril de nier que leur place ait été considérable dans les préoccupations des jeunes écrivains actuels ; et c’est une preuve, parmi beaucoup d’autres, du divorce irrémédiable qui tend de plus en plus à s’établir chez nous entre la langue parlée et la langue écrite, c’est-à-dire entre le public et les artistes. […] Cela se voit bien au théâtre, où la langue de la comédie continue de demeurer réfractaire aux hardies tentatives des stylistes nouveaux.