On voit combien ce nom et le souvenir d’une ancienne grandeur en imposaient encore : « L’orateur, dit-il, craint de faire entendre devant les héritiers de l’éloquence romaine, ce langage inculte et sauvage d’au-delà des Alpes, et son œil effrayé croit voir dans le sénat les Cicéron, les Hortensius et les Caton assis auprès de leur postérité pour l’entendre. » Il y a trop d’occasions où il faut prendre la modestie au mot, et convenir de bonne foi avec elle qu’elle a raison ; mais ici il y aurait de l’injustice : l’orateur vaut mieux qu’il ne dit ; s’il n’a point cet agrément que donnent le goût et la pureté du style, il a souvent de l’imagination et de la force, espèce de mérite qui, ce semble, aurait dû être moins rare dans un temps où le choc des peuples, les intérêts de l’empire et le mouvement de l’univers, qui s’agitait pour prendre une face nouvelle, offraient un grand spectacle et paraissaient devoir donner du ressort à l’éloquence : la sienne, en général, ne manque ni de précision, ni de rapidité.
Ainsi sous un autre aspect, la science nouvelle devient une philosophie de l’autorité, source de la justice extérieure, pour parler le langage de la théologie morale.
La poésie la plus élégante, dans le siècle poli qui succédait aux proscriptions romaines, ne s’était pas refusé ce langage du deuil dans l’élégie et dans l’ode, et les noms d’Ovide et d’Horace nous le disent assez.
Il ne parlait jamais de lui, non point, comme le janséniste, par un sentiment chrétien de l’indignité humaine, mais par la conviction que « l’individu Taine » — j’emploie son langage — n’avait d’autre intérêt que d’être un ouvrier de la pensée. […] Ce Français de haute vie du milieu du dix-neuvième siècle, est, de par son hérédité et son éducation, un homme de bonne compagnie, chez qui le langage et les manières sont surveillés. […] Rien ne lui répugnait autant que la simplification de langage qui les résume sous le nom de vésanie ou de folie. […] Ses rapports avec ses ministres sont des alternatives d’engouements et de dénigrements qu’il manifeste avec une égale intempérance de langage. […] Étant donné le caractère de Guillaume II, il faut, semble-t-il, chercher la cause d’une pareille intempérance de langage dans sa névropathie foncière de dégénéré supérieur et reconnaître là une décharge, comme un exutoire d’une obsédante anxiété.