Voltaire a senti ce qu’un pareil langage pouvait avoir de révoltant et d’odieux pour sa nation : il n’a pas osé parler en son nom ; il s’est couvert de l’autorité d’un anonyme, homme, dit-il, qui honore sa haute naissance par les talents les plus distingués . […] Il eût mieux valu, sans doute, laisser aux romans le jargon de la galanterie, et donner à des Romains un langage plus conforme à leurs mœurs ; mais si les héros de Corneille sont trop galants, ils ont des qualités et des vertus qui réparent ce défaut ; ils savent faire autre chose que l’amour. […] On vante, par exemple, comme un mérite exclusif, la vérité de ses caractères : c’est un préjugé reçu, que Corneille est un fidèle observateur des mœurs étrangères, et prête à chacun de ses personnages le langage de son pays, tandis que Racine fait des Français de tous ses héros. […] Chacune des veuves a le ton, l’esprit et le langage du poète qui l’a créée et mise au théâtre. […] M. de La Harpe ne s’explique pas si ouvertement ; mais son langage est partout celui d’un homme intimement persuadé de la supériorité de Voltaire sur Racine et Corneille.
C’était en général à la diction que se bornait cette surveillance de l’aimable et fin aristarque ; on n’abordait pas dans ce temps les questions plus élevées et plus fondamentales de l’art, comme on dit ; quelques maximes générales, quelques préceptes de tradition suffisaient ; mais on savait alors en diction, en fait de vrai et légitime langage, mille particularités et nuances qui vont se perdant et s’oubliant chaque jour dans une confusion, inévitable peut-être, mais certainement fâcheuse.
Arnault, et aux endroits les plus fulminants par l’intention, des taches de langage qu’assurément M.
Sans doute l’essentiel est que les idées se lient, mais c’est au langage à manifester cette liaison.