Ils se souviendront toujours du caractère exact de l’union sacrée durant la guerre ; ils ne laisseront jamais dire qu’elle ait été la simple excitation ou l’expédient d’un peuple surpris par le péril. […] Ces prodigieuses périodes où l’on se retrouve, où éclate la splendeur de notre unité profonde, elles ont laissé des traces dans l’histoire. […] Cessons de la contrarier, écartons les obstacles d’hier, les barrières pourries, les palissades de partis, laissons là agrandie telle que pendant la guerre.
Les grâces dans le même temps avaient, au rapport des anciens, embelli l’esprit, le caractère et l’âme de Socrate ; il allait quelquefois les étudier chez Aspasie : il en inspirait le goût aux artistes, il les enseignait à ses disciples, et probablement Xénophon et Platon les reçurent de lui ; mais Platon, né avec une imagination vaste, leur donna un caractère plus élevé, et associa pour ainsi dire à leur simplicité un air de grandeur ; Xénophon leur laissa cette douceur et cette élégante pureté de la nature qui enchante sans le savoir, qui fait que la grâce glisse légèrement sur les objets et les éclaire comme d’un demi-jour ; qui fait que peut-être on ne la sent pas, on ne la voit pas d’abord, mais qu’elle gagne peu à peu, s’empare de l’âme par degrés et y laisse à la fin le plus doux des sentiments : à peu près comme ces amitiés qui n’ont d’abord rien de tumultueux, ni de vif, mais qui, sans agitation et sans secousses, pénètrent l’âme, offrent plus l’image du bonheur que d’une passion, et dont le charme insensible augmente à mesure qu’on s’y habitue. […] On sait qu’il était né dans cette ville où la plus étonnante des institutions avait créé une nature nouvelle ; où l’on était citoyen avant que d’être homme ; où le sexe le plus faible était grand ; où la loi n’avait laissé de besoins que ceux de la nature ; de passions que celle du bien public ; où les femmes n’étaient épouses et mères que pour l’État ; où il y avait des terres et point d’inégalité ; des monnaies et point de richesse ; où le peuple était souverain quoiqu’il y eût deux rois ; où les rois absolus dans les armées, étaient ailleurs soumis à une magistrature terrible ; où un sénat de vieillards servait de contrepoids au peuple et de conseil au prince ; où enfin tous les pouvoirs étaient balancés, et toutes vertus extrêmes.
Pensez-vous toujours me le laisser sur les bras et que je puisse durer à ses turlupinades perpétuelles ? […] C’est ce que nous ne savons pas ; c’est ce que le poète nous laisse à deviner ; c’est ce qui n’est pas indiqué, enveloppé, impliqué dans ses vers. […] Et pour Horace, vous le laissez à son insignifiance naturelle, en ayant soin seulement de le doubler de quelque Scapin ou de quelque Sbrigani. […] Celui-ci nous a laissé… je veux dire qu’il a laissé deux filles et quarante-neuf pièces. […] Toutes ces questions nous laissent indifférents.
Pierre, qui en avait demandé, le laissa pour prendre du thé, et renonça également à boire cette autre potion. […] Il prenait à tâche constamment de ne pas lui laisser deviner qu’il comprenait le secret de sa douleur. […] — Et toi, tu t’es laissé conduire comme une oie, indigne débauché que tu es. […] — Laissez-le tranquille, répliqua Étienne. […] Il était revêtu de son habit des dimanches et tenait en laisse Moumou.