/ 2137
423. (1889) La bataille littéraire. Première série (1875-1878) pp. -312

Elle semblait jouer avec lui pour l’amuser. […] Ils lui jouaient une musique étrange de senteurs qui l’endormait lentement, très lentement. […] Il n’insista donc pas auprès d’eux, subit leur confiance jouée, affecta même de la partager, de croire au mieux qu’ils lui annonçaient. […] Il rayonnait, me chauffait la joue. […] Si elle osait rire, on verrait apparaître la jolie fossette qui s’ébauche coquettement vers le milieu de la joue.

424. (1882) Hommes et dieux. Études d’histoire et de littérature

Paraître sur un théâtre avec Néron était aussi dangereux que de jouer à la main chaude avec le léopard de la fable. […] C’est comme quand un comédien est congédié du théâtre par le même préteur qui l’y avait engagé. — Mais je n’ai pas joué les cinq actes, je n’en ai joué que trois. — Tu dis bien, mais c’est que dans la vie les trois actes suffisent pour faire la pièce entière. […] Le tigre se fait chat pour jouer avec les débiles Césars qui règnent en effigie sur le monde. […] Il jouait avec les têtes qu’il faisait couper. […] La vallée des noces de Gamache joue, dans le livre, le rôle de la Terre promise dans l’Exode.

425. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 445

je lui ai de grandes obligations ; il m’a fait jouer ici un joli personnage !

426. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Saint-Marc Girardin, lui aussi, à qui d’ordinaire ce mot de passion semble faire peur, ou qui du moins aime à se jouer en en parlant, a compris que c’était là ou jamais le cas de se déclarer, que c’était une passion par raison, tout pour le bon motif et pour l’ordre, pour l’étroite morale et la juste discipline : dans une suite de charmants articles il a pris rang à son tour parmi ceux qui occupent en propre un de ces beaux noms de femmes d’autrefois, qui s’en emparent et portent désormais couleurs et bannière de chevaliers. — Et vous donc qui parlez, me dira quelqu’un, où avez-vous planté votre drapeau ? […] Pradon furent prêtes à être jouées en même temps. […] Racine fut promise et annoncée pour le premier jour de l’année 1677 ; celle de Pradon fut jouée quelques jours après à l’hôtel de Guénégaud. […] Elle vit la pièce, qui fut jouée en perfection. […] Il ne faut pas prendre au pied de la lettre le pamphlet de Voltaire qui dit : « L’ambassade d’un duc et pair et d’un poète semblait devoir flatter la vanité et le goût de Frédéric ; il se moqua du roi de France, et signa son traité avec l’Angleterre le jour même que l’ambassadeur arriva à Berlin ; joua très poliment le duc et pair, et fit une épigramme contre le poète. » Frédéric était moins leste et persifleur que ne le fait ici Voltaire.

/ 2137