En présence de son auditoire venu directement des bords de la Garonne, Gros-Guillaume joue la farce du Gentilhomme gascon. […] C’est en 1607, deux ans et demi après le départ des Gelosi, que fut jouée la petite pièce dont l’Estoile rend compte dans les termes suivants : « Le vendredi 26 de ce mois (de janvier), fut jouée à l’Hôtel de Bourgogne une plaisante farce, à laquelle assistèrent le roi, la reine et la plupart des princes, seigneurs et dames de la cour. […] Ce fut la fin de la farce de ces beaux jeux, mais non de ceux que voulurent jouer, après, les conseillers des aides, commissaires et sergents, lesquels, se prétendant injuriés, se joignirent ensemble et envoyèrent en prison MM. les joueurs ; mais ils furent mis dehors le jour même, par exprès commandement du roi, qui appela les autres sots, disant Sa Majesté que, s’il fallait parler d’intérêt, il en avait reçu plus qu’eux tous, mais qu’il leur avait pardonné et pardonnerait de bon cœur, d’autant qu’ils l’avaient fait rire jusqu’aux larmes. Chacun disait que de longtemps on n’avait vu à Paris farce plus plaisante, mieux jouée, ni d’une plus gentille invention, mêmement à l’Hôtel de Bourgogne, où ils sont assez coutumiers de ne jouer chose qui vaille. » Telle était la Farce française pendant les premières années du dix-septième siècle. Il est vrai qu’en même temps on jouait La Nouvelle tragi-comique du capitaine Lasphrise (1597), l’immense pastorale des Chastes et loyales amours de Théagène et Chariclée, de Hardy (1601), la Lucelle de Le Jars, en prose, ou de Du Hamel, en vers (1604), ou encore la tragi-comédie de Bradamante, par Robert Garnier, qui datait de 1582, mais dont la vogue était bien loin d’être épuisée, puisqu’elle ne l’était pas encore au temps de Scarron.
Lucrèce, jouée samedi dernier, a eu, je le répète, un vrai succès ; la foule était accourue à cet Odéon désert. […] Madame Dorval a mal joué ; décidément ce rôle de Lucrèce était trop jeune et trop chaste. […] Puis, la pièce jouée et applaudie, l’orage du parterre a recommencé ; on demandait avec cris je ne sais quoi, je ne sais qui. […] Pour Judith, c’est autre chose, on l’a jouée aux Français lundi. […] Ce chat a un peu interloqué mademoiselle Rachel, qui peut-être n’a pas aussi bien joué qu’elle aurait fait d’ailleurs.
Les joies du grand monde étaient d’aller jouer à la main chaude chez lord Leicester. Anne Boleyn y avait joué. […] Les salles étaient de deux espèces : les unes, simples cours d’hôtelleries, ouvertes, un tréteau adossé à un mur, pas de plafond, des rangées de bancs posés sur le sol, pour loges les croisées de l’auberge, on y jouait en plein jour et en plein air ; le principal de ces théâtres était le Globe ; les autres, des sortes de halles fermées, éclairées de lampes, on y jouait le soir ; la plus hantée était Black-Friars. […] Le Roi Lear fut joué à White-Hall, aux fêtes de Noël 1607, devant Jacques 1er. […] Garrick, tout en corrigeant Shakespeare, le joua, et avoua que c’était Shakespeare qu’il jouait.
Elle joue devant la famille royale avec succès. […] Défense de jouer cette pièce. […] Le Bourgeois gentilhomme joué à Chambord. […] Cette troupe, après avoir joué la comédie par amusement, la joua par spéculation. […] On prétend qu’elle le jouait encore à soixante ans.