Sa jeunesse y avait été fort misérable, et il avait dû accumuler au fond de son âme des trésors de haine.
Musset et Balzac, dans leurs œuvres de première jeunesse, essayèrent de faire revivre « la philosophie moqueuse » (Mardoche et Jean Louis), qui choquait les sentiments délicats de Mme de Staël et de ses contemporains : ils se sont empressés de renoncer à leur tentative.
N’est-ce pas une loi générale dans la nature organique que la vigueur, la force, la grandeur des proportions individuelles soit pour l’espèce elle-même un signe de vitalité, de jeunesse, de progrès, d’exubérance expansive ; tandis que l’exiguïté de ces mêmes proportions, la perfection microscopique des organes, le même dessin exécuté avec moins de matière témoigne de leur période de dégénérescence ?
Il peut servir aussi bien Musset que Molière, Marivaux que Shakespeare ; leurs chefs-d’œuvre, enfin décrassés, ont pris ici une nouvelle jeunesse devant nous, par la conformité de l’interprétation à leur génie. […] Ses Comédiens Routiers rendent à la jeunesse le goût de la poésie dans le jeu par leurs merveilleuses improvisations ; du divertissement profane, ils savent s’élever jusqu’à la « célébration », comme les Jécistes, comme les Jocistes, comme nous-mêmes.