Sur des bancs, des files de paysans sauvages, de vrais pouilleux, un bec de gaz, au-dessus de leurs têtes dans l’ombre, qui ne montre de blanc que le col de leurs chemises ouvertes, — et leur dépiotant les bas, et leur lavant les pieds dans un baquet, des confrères de la Trinité, des pèlerins en rouge à rabats, et à tabliers blancs, avec des serviettes sous le bras, à l’instar des garçons de café, — des confrères qui sont des cardinaux, des princes, de jeunes gentilshommes, dont on voit les bottes vernies sous la robe du servant, et que leurs voitures attendent sur la place. […] * * * 23 avril Je dînais hier à l’ambassade, à côté d’une jeune femme, la femme de l’envoyé des États-Unis à Bruxelles, une Américaine, et voyant à l’œuvre cette grâce libre et conquérante, ce diable au corps d’une jeune race, cette virtualité de la coquetterie qui garde le charme et la domination de la flirtation chez ces jeunes filles devenues des épouses, et me rappelant d’autre part l’activité et l’entrance de certains Américains de Paris, je me disais que ces hommes et ces femmes semblaient destinés à devenir les futurs conquérants du monde. […] Après un jeune Hollandais et sa mère, tous deux juifs, tous deux comme éclairés par le reflet du soleil des juifs, la pièce d’or derrière le grillage des changeurs ; le jeune homme, un brun à barbe noire et à lunettes, promenant éternellement, dans les escaliers de l’hôtel, le cylindre d’un clysopompe ; la vieille femme, à laquelle on ne sait quel passé donner de marchande à la toilette ou de brocanteuse de chair humaine, possédant des restes de beauté diabolique, et ayant dans le cerné de son vieil œil, l’apparence d’un sourire de jouissance, mêlé à je ne sais quelle profondeur de coquinerie. […] Là-dedans, une jeune chlorotique à marier, assidue aux sources ferrugineuses de Mesdames, un bubon en deuil, dont la mère, dans sa grossesse, semble avoir eu un regard d’une caricature idiote de Grandville : Puis deux Anglais, deux Anglais du Palais-Royal : l’un, le neveu, capitaine aux Indes, à l’abominable tête d’artiste, à la barbe en queue de vache, au front de lézard, à la raie médiane d’un modèle pour Jésus-Christ, et se livrant tout le temps à des calembours internationaux. […] Il nous parle d’un de ses élèves de Rome, un jeune sculpteur, le frère de Barrias le peintre, lequel était tourmenté depuis longtemps de la toquade d’aller en Grèce, pour mettre au bas d’un buste ou d’une figure : Αθηνη, suivi de Εποιει.
Mais, indépendamment de ces patrons littéraires, le jeune Béranger en avait trouvé un plus haut et plus puissant dans Lucien Bonaparte. […] La lettre de Béranger, dit-il lui-même, était admirablement calculée pour que le républicanisme avoué par le jeune poète fut une caresse noble aux opinions présumées de Lucien, sans être une brutalité démagogique. […] Jamais le jeune poète n’oublia ce service : il avait coulé du cœur de Lucien comme une prière, il avait touché le cœur de Béranger comme un sentiment. […] C’était naturel à un jeune employé de bureau qui débordait d’esprit et qui ne savait où le répandre. […] En traversant la chambre vide de Judith, quelques jours après sa mort, je fus étonné et attendri de voir un chapelet encore suspendu à un clou contre la muraille, à la place où avait été son lit ; tout auprès, un petit portrait de Béranger jeune était suspendu à un autre clou.
Le 10 mai 1879, les deux dames et le jeune médecin furent arrêtés et envoyés en Sibérie “par voie administrative”. […] … Réfléchissez… Nous sommes fort bien pourvus, mon frère et moi… Et nous sommes très jeunes, encore ! […] — Ils sont jeunes, dit-il. […] Lucien Muhlfeld qui, pourtant, est un homme très jeune. […] Elle a cours dans un milieu de très jeunes poètes.
On se dit que le chant tout seul n’est peut-être pas un monument suffisant dans la mémoire des hommes, de ceux qui n’auront pas, jeunes eux-mêmes, entendu la jeune voix du poète ; on se dit qu’une harpe éolienne n’éternise pas d’assez loin un tombeau. […] Jocelyn, sans être prêtre, était déjà près de l’autel ; il ne pourrait désirer sans honte une Éve inconnue ; il s’est enfui un jour, tout effrayé de lui-même, pour avoir trop complaisamment regardé, à travers les châtaigniers, l’adorable sourire satisfait d’un jeune pâtre et de sa compagne ; mais il voudrait un cœur d’ami, un compagnon du moins de son exil et de cette félicité que ne troublent que par instants les orages et les crimes d’en bas. […] Au premier printemps, Laurence est devenu plus beau, il étonne, il éblouit son ami ; il éclaire la grotte d’alentour ; c’est bien pour le jeune lévite, en effet, comme l’ange des proses d’Alléluia : In albis sedens Angelus. […] Fielding, dans Joseph Andrews, a également son bon curé, et la Paméla de Richardson, au défaut du jeune lord, ne doit-elle pas épouser quelque vicaire ?