les misérables peines de l’amour-propre et les jeux puérils de l’esprit3. » L’écrit dont nous donnons une édition nouvelle fut composé d’abord pour le concours ; mais l’auteur s’apercevant qu’il n’avait point le talent nécessaire pour féconder un tel sujet, en se renfermant dans les limites du programme, se proposa un autre but : il chercha à rattacher la littérature à tout l’ensemble de la société. […] Ce qui a fait le supplice épouvantable de tant de grands esprits, de tant d’âmes élevées, est une sorte de jeu pour lui. […] Soit, comme on l’a prétendu, qu’il se fût fait d’abord un jeu d’esprit de soutenir des opinions qu’il embrassa ensuite avec ardeur, soit que son talent n’eût pas acquis toute sa force, ce premier essai n’est qu’une déclamation ingénieuse dont les pensées, bien qu’exprimées avec une sorte de chaleur, n’ont pas beaucoup de profondeur.
Weiss, le Jeu de l’amour et du hasard, — s’ensuivrait-il que les idées d’Hugo se fussent associées comme les siennes ? […] Leurs attitudes et leurs gestes encore ne sont pas indiqués avec moins de précision que le jeu de leurs physionomies. […] Mais ce qui suivait, était plus clair encore : Tu n’es pas Aphrodite, au bercement de l’onde, Sur ta conque d’azur posant un pied neigeux Tandis qu’autour de toi, vision rose et blonde, Volent les Rires d’or, avec l’essaim des Jeux. […] Et quant à la théorie de l’évolution enfin, si ses disciples ont semblé se faire comme un jeu de la compromettre dans les pires aventures, c’est d’elle cependant que se réclame l’auteur de la Lutte des races, et c’est elle qu’il s’est proposé de rendre vraiment « scientifique ».
Les jeux de la jeunesse, ou troyens, remontaient aux temps les plus reculés, à la descente d’Énée en Italie. […] Lorsqu’elle s’en est assuré la conquête, elle devient capricieuse ; elle met en jeu toutes les ruses, toute la coquetterie d’une courtisane consommée. […] On immolait de tout côté des victimes : on ordonnait des jeux annuels aux fêtes de Cérès, jours où la prétendue conspiration d’Agrippine avait été découverte ; on décernait une statue d’or à Minerve dans le palais, en face de celle du parricide. […] Il ne tarde pas à instituer les jeux de la jeunesse (TACIT.
Si c’est de l’homme en général que la Divinité parle ainsi, il faut avouer que l’esprit de malice a beau jeu contre elle, et qu’il n’a qu’à effleurer la terre de son aile pour que la terre entière tombe en sa puissance. […] Je ne pense pas que personne vienne faire ici la grossière objection que ce fantastique de Manfred est un jeu d’esprit, un caprice de l’imagination, et que Byron n’a jamais cru à la fée du Mont-Blanc, au palais d’Ahriman, à l’évocation d’Éros et d’Antéros, etc. […] Aussi l’armée diabolique qu’il a évoquée est-elle pour lui, non un jeu de l’imagination, mais un enfer vivant, une peinture réelle des turpitudes et des atrocités du régime moscovite. […] Cet homme-là était éblouissant d’esprit, très mordant, cruel même dans son jeu, mais s’arrêtant et se reprenant à propos quand il sentait vous avoir blessé dans la personne d’un absent. […] Il m’eût fallu rêver trois jours avant de trouver une pointe, un jeu de mots.