Que de tableaux sont gâtés dans les Études de la nature par la borne de l’intelligence et par le défaut d’élévation d’âme de l’écrivain ! […] l’auteur des Mémoires d’outre-tombe a si bien oublié cela, que, dans ce chapitre où il reproche à Byron de ne l’avoir jamais nommé, il ajoute : Point d’intelligence, si favorisée qu’elle soit, qui n’ait ses susceptibilités, ses défiances : on veut garder le sceptre, on craint de le partager, on s’irrite des comparaisons. […] La vraie critique à Paris se fait en causant : c’est en allant au scrutin de toutes les opinions, et en dépouillant ce scrutin avec intelligence, que le critique composerait son résultat le plus complet et le plus juste.
D’intelligence forte et saine, ayant au plus haut degré la volonté du bien, il a mis son grand, son très grand talent, son impeccable probité littéraire au service des vertus de la classe moyenne. […] S’il n’a point l’œil assez vaste, le regard assez puissant, pour voir, d’ensemble, la société qui s’agite à ses pieds, il s’attachera à en étudier la fraction qui, par son importance sociale, son intelligence, son éducation, le rôle qu’elle a joué a le plus d’affinités avec lui-même. […] En dépit de ses révoltes, de ses constatations indignées, des soulèvements de son cœur et de son intelligence, ce bourgeois de haute culture, de grande honnêteté et de grande bonté, ménage encore les mauvais sujets de sa caste.
Depuis plus de trente ans, Édelestand du Méril — un bénédictin solitaire — dépense une volonté et une intelligence de premier ordre dans le fossé de l’érudition, dont malheureusement il n’est jamais sorti ; et quand j’écris « malheureusement », je l’écris moins pour lui que pour nous, — les idolâtres de l’esprit, sans aucune conversion possible ! […] Il n’y a que les ministres renvoyés qui l’écrivent, et Édelestand du Méril n’a été renvoyé de nulle part… Détortillez-le de la science qui l’enveloppe comme un morceau de papier enveloppe un cactus, et vous verrez quelle fleur féconde et superbe d’intelligence cachait ce maudit morceau de papier ! […] Mais que sont les nerfs de cette imagination platonicienne, de cette intelligence qui la fait ordinairement si bien servir par ses organes ?
On s’imaginait tout connaître de cette intelligence profonde et grave, et dont l’éclat est d’autant plus vif et plus dardant que son bloc, comme celui du diamant, est plus massif et plus solide, quand, bien du temps après sa mort, on s’est avisé de publier sa Correspondance avec sa fille, qui étonna tout à la fois et qui ravit, et modifia, pour la plupart des lecteurs, qui n’ont pas vu le lion quand il aime, la physionomie de ce lion-ci, qui avait la grâce au même degré que la force, car il ne pouvait pas l’avoir davantage ! […] Ni par l’âme, ni par l’intelligence, il n’est agité une minute. […] À mon sens, très humble, mais très convaincu, philosophiquement ou plutôt théologiquement, ce que de Maistre a exprimé dans tous ses livres est absolument vrai, et, littérairement, c’est absolument beau, — et d’une beauté à lui, qui n’imite et ne rappelle personne…·Ce livre-ci n’ajoute rien à cette Immensité, mais n’en diminue rien non plus, il devait être publié (tout ce qu’une pareille plume a tracé appartient au monde), et il l’a été avec intelligence.