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1343. (1908) Dix années de roman français. Revue des deux mondes pp. 159-190

Histoire vécue plutôt que roman, c’est comme le journal de la guerre de 1870, tenu minutieusement à jour, racontant par le détail tous les événements, expliquant le retentissement et le contrecoup qu’ils eurent, sur l’heure même, dans l’intelligence, dans l’âme et dans le cœur de ceux qui en ont été les acteurs et les victimes, et unissant à une dramatique précision une chaleur et une émotion communicatives. […] Qui pourrait ne pas trouver qu’il est beau d’étudier une intelligence aux prises avec les problèmes les plus vivants qui soient : la dépense prodigieuse d’énergie que suppose une affaire prospère ; la lutte contre la concurrence, et les angoisses, et l’orgueil des triomphes rapides ; l’obéissance d’un personnel nombreux aux ordres d’un seul homme : ces milliers d’industries qui sont autant de petits États dans l’État, ayant chacun sa politique extérieure et intérieure, sa dynastie, ses drames ?

1344. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « H. Forneron » pp. 149-199

Les entrailles de ce faible, qui ne fut qu’un artiste, furent plus fortes que l’intelligence, et depuis lui, personne, parmi nous, n’a osé toucher sans épouvante à ce sujet, qui fait dire tant de sottises aux adversaires de l’Église et tant de lâchetés à ses défenseurs ! […] Cette ambition, excitée par tous les stimulants de la vie : la gloire, les richesses, l’exubérance de la race, l’intelligence, la beauté, toutes les puissances de la séduction, tous les bonheurs qui enivrent les hommes et toutes les fortunes qui les corrompent ; cette ambition, — qui commença avec Claude, monta avec le duc François et atteignit son zénith avec Henri, pour en être précipitée et briser toute cette immense famille du coup, — ils l’avaient, puisqu’ils étaient des hommes.

1345. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Il ne s’y absorbe pas, parce qu’il n’y met que son intelligence. […] Enfin il tournerait à l’homme d’esprit s’il ne voulait plus être poète par le cœur aussi, mais seulement par l’intelligence.

1346. (1870) La science et la conscience « Chapitre IV : La métaphysique »

Tout en convenant que l’effet du progrès moral est de diminuer l’effort, et que le comble de la perfection serait de le supprimer entièrement, faut-il admettre avec la métaphysique spiritualiste que la volonté et l’intelligence se confondent avec l’amour dans le type de la suprême perfection, changeant ainsi d’essence et se transformant en un principe que la conscience nous montre si profondément différent des deux autres ? […] Cela peut se concevoir à la rigueur pour l’animal, auquel il est permis de refuser la conscience, tout en lui attribuant, outre la sensibilité et la mémoire, une certaine intelligence et le sentiment confus de son individualité.

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