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994. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Il y a deux marques certaines de l’ardeur intellectuelle de cette époque c’est le changement des modes, qui se renouvelaient tous les deux ans, et le caprice de l’écriture, dont l’orthographe et la forme variaient d’une année à l’autre. […] Sa confusion encyclopédique, sa prétention audacieuse et mal réglée à toucher à toutes les connaissances, ce grotesque étalage d’érudition où se trahit le sentiment de l’unité de l’esprit humain ; toutes ces choses furent alors d’informes mais précieux rudiments de culture intellectuelle, et des germes féconds pour l’avenir.

995. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

Hugo vendait au roi et à ses ministres son talent lyrique, comme l’ingénieur et le chimiste louent aux capitalistes leurs connaissances mathématiques et chimiques, il détaillait sa marchandise intellectuelle en strophes et en odes, comme l’épicier et le mercier débitent leur cotonnade au mètre et leur huile en flacons. […] En 1831, un débat scientifique passionna l’Europe intellectuelle : Cuvier et Geoffroy Saint-Hilaire discutaient sur l’origine et la formation des êtres et des mondes.

996. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Mais ceci n’est qu’une direction intellectuelle qui ne peut altérer en rien le talent du pittoresque romancier. » Mme Myriam Harry qui est le seul romancier exotique qui rappelle Loti, dans Passage de Bédouins et Petites Épouses a publié récemment un roman d’une rare puissance, la Conquête de Jérusalem. […] Gabriel Tarde l’avait prévu avant lui, — au cours de ses Anticipations, le moment où la France aura conquis sur les pays européens la plus complète suprématie intellectuelle.

997. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Il y discute des changements que la Révolution devra apporter dans les mœurs publiques et dans le goût : « Après tout ce qui est arrivé depuis quelque temps, toutes les idées doivent décidément se renouveler. » Et d’abord il croit que l’universalité de la langue française en souffrira ; que Paris ne sera plus comme auparavant la capitale intellectuelle et littéraire reconnue de l’Europe, les autres nations voulant se venger d’avoir si longtemps obéi à l’esprit venu de Paris.

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