L’intérêt de cette étude comparative dépasse toutes les prévisions. […] le monde ne serait qu’une illusion, sans autre intérêt que de servir à l’art ? […] Un salut qui ne serait pas libre, quel intérêt cela aurait-il ? […] L’intérêt des Lettres fournit un argument en faveur de la politique d’expansion. […] C’est si nettement notre intérêt !
Guigniaut le plus illustre voyageur de notre siècle, M. de Humboldt, vieillard courbé et blanchi, mais qui n’a rien perdu de la vigueur de son esprit ; il voulut bien prendre intérêt à mon voyage, et me questionna sur la route que je me proposais de suivre ; mais il s’indigna presque de mes réponses : “Un homme intelligent peut-il songer au voyage d’Orient sans s’y préparer par un voyage à Venise ? […] Et il ne bornait point ses vues à la seule Antiquité ; préoccupé avec intérêt du sort de cette Grèce moderne qui n’a été ressuscitée qu’à demi et qui ne respire, pour ainsi dire, que d’un poumon, il méditait un petit livre qu’il aurait intitulé : Des limites légitimes d’une Grèce unitaire. […] « Je voudrais pouvoir dire, m’écrit un confident de ses pensées, tout ce qu’il apportait de savoir et d’élévation morale dans cette étude pleine de vie, qui eût offert au public de nos jours une lecture attachante et d’un intérêt actuel sans nulle flatterie. […] On a trouvé dans les papiers de Colbert la note suivante, qu’un correspondant bien informé adressait au ministre, au sujet de l’abbé Bossuet, alors âgé de trente-cinq ans (1662) : « Attaché aux jésuites et à ceux qui peuvent faire sa fortune plutôt par intérêt que par inclination, car naturellement il est assez libre, fin, railleur et se mettant fort au-dessus de beaucoup de choses. — Ainsi, lorsqu’il verra un parti qui conduit à la fortune, il y donnera, quel qu’il soit, et il pourra servir utilement170. » Quel qu’il soit n’est pas juste, et rien dans la vie de Bossuet n’autoriserait cette idée d’une ambition à tout prix ; c’est un mot mis à la légère. […] J’étais préparé à cette mission très délicate par mes récentes études sur les manuscrits de Pascal et de Bossuet, et j’y trouve encore cet intérêt particulier qu’elle me prépare au travail définitif que réclament, et bientôt, si je ne me trompe, les œuvres laissées par notre pauvre oncle Adolphe (Adolphe Rolland, frère du peintre, et qui avait été poète). » 169.
Mais là est le vice des poèmes nationaux ; ils n’ont plus, après un certain temps, le même intérêt pour tous les hommes. […] XII Mais cet intérêt renaît à la rentrée d’Hector dans Ilion. […] Le septième et le huitième chant, bien que chantés avec la même sublimité de vers, n’ajoutent rien à l’intérêt de la situation épique. Ce sont toujours ces défis et ces combats un peu fastidieux pour des lecteurs à trois mille ans de ces événements, mais qui devaient avoir un immense intérêt national pour les différentes peuplades de la Grèce, de l’Ionie et de l’Archipel, constamment citées, décrites, célébrées dans leurs ancêtres par le poète. […] XXX Ainsi finit le véritable intérêt du poème avec le vingt-deuxième chant.
Il n’est pas difficile de comprendre qu’un pays où règne l’individualisme n’est plus dans les conditions normales de la société, puisque la société est l’union des esprits et des intérêts, et que l’individualisme est la division poussée à l’infini… Tous pour chacun, chacun pour tous, voilà la société. […] Certes il est permis à un bon catholique et il lui est même recommandé d’être, s’il peut, un bon politique, de se servir avec habileté des circonstances, voire de s’y plier dans l’intérêt de sa foi, mais à une condition : c’est qu’il ne paraisse jamais réduire ou limiter le domaine où cette foi doit s’exercer et qui est, par définition, universel, ni faire à ses adversaires l’abandon de ses propres principes et se diriger d’après les leurs. […] Il a penché pour la monarchie, traditionnelle ou non, dans le temps et dans la mesure où cette forme de gouvernement lui a paru plus favorable aux intérêts de la religion. […] C’est ce que vous faites d’ailleurs assez volontiers : maintes fois, à la façon des anarchistes, quoique dans une autre pensée, vous prédisez, vous appelez de vos vœux le « chambardement général »… Le plus probable cependant, c’est que la condition humaine s’améliorera peu à peu par la bonté, mais par la bonté simplement humaine, et aussi par cette notion lentement répandue, que l’intérêt de chacun se confond ou tend à se confondre avec l’intérêt de tous, et que l’égoïsme est une duperie.