Ces influences, dont j’ai marqué précédemment le progrès jusqu’aux approches de la Révolution, se sont depuis trente ans précisées, étendues ; des œuvres considérables ont pénétré chez nous, apportant une force nouvelle aux instincts romantiques.
Et d’ailleurs, si l’antiquité grecque et latine, aussitôt dévoilée, nous a séduits et subjugués, c’est sans doute que nous avions en nous l’instinct et le sentiment de cette forme accomplie et que nous y aspirions confusément.
L’essayiste peut être, dans l’afflux multiple des trésors apportés par les tempéraments et les vocations dans une littérature, l’homme sage qui classe les richesses, définit les forces, clarifie les notions, dégage de leur gangue les trouvailles de l’instinct, précise la signification morale des œuvres, indique à l’humanité quels bienfaits nouveaux sont nés pour elle du labeur humain.
Au contraire, le coloris suit davantage notre instinct, il se modifie au gré d’un sentiment individuel.