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423. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Marie Tudor » (1833) »

Jamais, dans ses travaux, il ne perd un seul instant de vue le peuple que le théâtre civilise, l’histoire que le théâtre explique, le cœur humain que le théâtre conseille.

424. (1860) Ceci n’est pas un livre « Une conspiration sous Abdul-Théo. Vaudeville turc en trois journées, mêlé d’orientales — Deuxième journée. Les conspirateurs » pp. 225-233

je partage votre généreuse ardeur, mais je vous prie de la modérer quelques instants encore… Je n’ai pas l’habitude des harangues, et, nourri loin de l’Académie, je n’en connais pas les périphrases… Et pourtant je vous dois un discours bien senti avant de vous faire faire le pas décisif dans cette route glorieuse, mais semée d’écueils, où je vous ai engagés… C’est un devoir, je saurai le remplir… (Il rougit.)

425. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Ils mettent des batailles sur le théâtre : ils transportent en un instant la scène à vingt ans ou à cinq cents lieues de distance, et vingt fois de suite en un acte ; ils entassent ensemble trois ou quatre actions différentes, surtout dans les drames historiques. […] Les personnages atroces ou infâmes viennent à chaque instant par leurs crudités nous rabattre dans leur fange. […] —  Oui, un chien, et je te donnerai cette autre bourse pour me laisser être un chien, et me traiter comme un chien un petit instant. » Là-dessus il se met sous la table et aboie. « Ah, vous mordez, eh bien ! […] Les disputes de dogme, un instant rejetées dans l’ombre par les mœurs débauchées et sceptiques, avaient éclaté de nouveau, enflammées par le catholicisme bigot du prince et par les craintes justifiées de la nation. […] Ce sont des opprimés, à peine soulagés depuis un instant d’une persécution séculaire, attachés à leur foi par leurs souffrances, respirant à demi parmi les menaces visibles et les haines grondantes de leurs ennemis contenus.

426. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre II. Lord Byron. » pp. 334-423

. —  Çà et là, sans repos, elle roule, un instant fixe, puis au loin, —  lançant sa flamme. […] À chaque instant, un mot voulu, qui paraît involontaire, ouvre par-delà les voiles de la tradition les perspectives de la philosophie. […] A de certains instants, pour nous, ces draperies, ces marbres, tout cet appareil vacille ; ce ne sont plus que de beaux fantômes, ils se dissipent en fumée, et nous découvrons à travers eux et derrière eux l’impalpable idéal qui a dressé ces piliers, illuminé ces voûtes, et plané pendant des siècles sur la multitude agenouillée. […] et des convulsions courent sur les membres de Manfred, lorsqu’elle disparaît ; mais un instant après, les esprits voient qu’il « se dompte et fait de sa torture l’esclave de sa volonté. » — « S’il eût été l’un de nous, il eût été un esprit redoutable1295. » La volonté, voilà dans cette âme la base inébranlable. […] Votre machine fonctionne sans accroc, c’est que les rouages sont huilés et en équilibre ; mais qu’on la mette dans un naufrage ou dans une bataille, que le manque ou l’afflux du sang détraque un instant les pièces maîtresses, et l’on verra hurler ou chanceler un fou ou un idiot.

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