— Un coup d’œil en sortant — pour partir d’impression reposée — sur la Petite Servante de Dethomas, franche et debout, brumeuse un peu, sans pourtant imitation de Carrière : — sur les brouillards aussi lumineusement crépusculaires d’Osberti — du matin de Mlle Bonelet. […] Il y a deux choses qu’il siérait. — si l’on voulait descendre jusqu’au public — de lui donner, et qu’on lui donne : des personnages qui pensent comme lui (un ambassadeur siamois ou chinois, entendant l’Avare, gagea que l’avare serait trompé et la cassette prise) et dont il comprenne tout avec cette impression : « Suis-je spirituel de rire de ces mots spirituels », qui ne manque aux auditeurs de M. Donnay, et l’impression de la création, supprimant la fatigue de prévoir ; et en second lieu, des sujets et péripéties naturelles, c’est-à-dire quotidiennement coutumières aux hommes ordinaires, étant de fait que Shakespeare, Michel Ange ou Léonard de Vinci sont un peu amples et d’un diamètre un peu rude à parcourir, parce que, génie et entendement ou même talent n’étant point d’une nature, il est impossible à la plupart. […] Quoique nous préférions à ce tourisme des sites et monuments, sans comparaison, l’émotion esthétique de la vitesse dans le soleil et la lumière, les impressions visuelles se succédant avec assez de rapidité pour qu’on n’en retienne que la résultante et surtout qu’on vive et ne pense pas, nous ne pouvons que glorifier ce livre, série d’itinéraires pratiques avec une profusion de très bonnes photographies de tous les cyclistes depuis la porte de Suresnes jusqu’à la cathédrale de Chartres. […] N’avons-nous pas le droit de considérer au nôtre la foule — qui nous dit aliénés par surabondance, par ceci que des sens exacerbés nous donnent des sensations à son avis hallucinatoires — comme un aliéné par défaut (un idiot, disent les hommes de science), dont les sens sont restés si rudimentaires qu’elle ne perçoit que des impressions immédiates ?
Non seulement il alla l’entendre, mais il nota sur son agenda l’impression que lui faisaient les leçons. […] Quelle impression profonde, intime, toute chrétienne, d’un christianisme tout réel et spirituel ! […] n’avez-vous pas de la vie, de l’humanité, une impression nouvelle ? […] Elle tourne en étude, en curiosité, les grandes impressions qui inclinent l’âme du côté de la lumière. […] Il est dans la disposition de l’auteur de céder tour à tour à chacune de ses impressions et de ne voter pour aucune.
N’éprouvez-vous pas l’impression de malaise que produit d’ordinaire ce qui est discordant et incomplet ? […] Un même auteur, mûri par l’expérience, transformé par des impressions nouvelles, va d’un système à l’autre. […] Pour répondre, il suffit de consulter l’impression générale qu’elle nous laisse ; cette impression est plutôt fâcheuse que salutaire. […] Dans la vie réelle, c’était ici une impression passagère qui ne faisait que glisser sur la sérénité de l’âme. […] Un bon rire qui soulage empêche les impressions fâcheuses de se prolonger.
Le poète comique doit éviter par-dessus tout de fixer sur un seul et même objet l’attention de ses spectateurs ; car la direction de notre esprit vers un point unique, c’est le sérieux, et la gaieté ne peut s’épanouir librement que lorsque tout but sérieux est écarté, et toute impression sérieuse dissipée. […] L’unité d’impression est la grande préoccupation du poète : de peur de l’affaiblir ou de la troubler, il évite soigneusement tout ce qui pourrait distraire les spectateurs en les égayant hors de propos ; il n’admet les saillies de la verve comique, que dans la mesure où elles concourent à l’effet principal. […] Mais il ne prend jamais son but au sérieux à la manière des auteurs de la comédie nouvelle, parce que la gaieté, qui, à vrai dire, est son seul but, ne le souffrirait pas, parce que toute unité d’impression lui est fatale, et que toute digression, toute allusion, toute interruption la favorise. […] Si Sophocle, s’adressant à l’assemblée par l’entremise du chœur, eût vanté son propre mérite et dénigré ses compétiteurs, ou si, en vertu de son droit de citoyen d’Athènes, il eût fait des propositions sérieuses pour le bien public, assurément, toute impression tragique aurait été détruite par de semblables infractions aux règles de la scène. […] Les comédies d’Aristophane offrent aussi dans leur genre un système régulier ; mais, afin que l’inspiration comique ne se refroidisse pas, il faut que ce but soit tourné en plaisanterie, et que l’impression qu’il pourrait produire, soit affaiblie par des distractions de toute espèce, ou dissipée par de la gaieté.