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248. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

. — Impression dernière. […] Les poètes dont il s’était moqué ont été rendus à la lumière, et comme ces corps qu’exhume une curiosité indiscrète, la seule impression de la lumière les a fait tomber en cendres. […] Mais comme il ne me plairait point de paraître un témoin indifférent, et surtout un lecteur ingrat de tout ce qui s’y est écrit d’excellent, je risquerai de dire, en quelques pages, mon impression dernière sur les œuvres que l’accord persévérant des bons juges a consacrées, ce qui équivaut à un commencement de gloire131. […] Le théâtre et le roman au dix-neuvième siècle. — Dernière impression. […] C’est ainsi que, pour impression dernière, la moitié de l’œuvre de Mérimée est un peu dans le ton négatif.

249. (1857) Cours familier de littérature. III « XVe entretien. Épisode » pp. 161-239

Cette heure a pour nos sens des impressions douces Comme des pas muets qui marchent sur des mousses : C’est l’amère douceur du baiser des adieux. […] Ou l’impression qui console L’agneau tondu hors de saison, Quand il sent sur sa laine folle Repousser sa chaude toison ! […] Pendant que l’âme oubliait l’heure Si courte dans cette saison, L’ombre de la chère demeure S’allongeait sur le froid gazon ; Mais de cette ombre sur la mousse L’impression funèbre et douce Me consolait d’y pleurer seul, Il me semblait qu’une main d’ange De mon berceau prenait un lange Pour m’en faire un sacré linceul ! […] Ne voulant pas mêler à cet entretien tout familier et tout poétique un autre sujet littéraire, j’insère en note, à la suite de ces vers, un morceau en prose écrit en 1848, à peu près sous les mêmes impressions, et qui n’a jamais été imprimé dans mes œuvres générales. […] Mais cette première impression toute sensuelle épuisée, je glissai bien vite dans les impressions plus intimes et plus pénétrantes de la mémoire et du cœur ; elles me poignirent, et je ne pus les supporter à visage découvert, bien qu’il n’y eût là, et bien loin tout alentour, que mes chiens, ma jument, les arbres, les herbes, le ciel, le soleil et le vent : c’était trop encore pour que je leur dévoilasse sans ombre l’abîme de pensées, de mémoires, d’images, de délices et de mélancolie, de vie et de mort dans lequel la vue de cette vallée et de cette demeure submergeait mon front.

250. (1895) Histoire de la littérature française « Avant-propos »

D’autre part, rien n’est plus légitime que toutes les tentatives qui ont pour objet, par l’application des méthodes scientifiques, de lier nos idées, nos impressions particulières, et de représenter synthétiquement la marche, les accroissements, les transformations de la littérature. […] Brunetière : j’ai estimé plus utile, en une matière où il n’y a point de vérité dogmatique ni rationnelle, d’apporter les opinions, les impressions, les formes personnelles de pensée et de sentiment que le contact immédiat et perpétuel des œuvres a déterminées en moi. […] La troisième édition que j’offre actuellement au public, a reçu de plus nombreuses corrections ; j’y ai inscrit quelques travaux récents qui n’avaient pas paru ou n’étaient pas venus à ma connaissance à l’époque de la première impression.

251. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre IV. Les tempéraments et les idées (suite) — Chapitre VII. La littérature française et les étrangers »

L’originalité de Sterne fait une impression sensible sur Diderot. […] Le drame anglais585, à qui La Chaussée ne doit pas grand’chose, exerce une sensible influence sur Diderot, Saurin et d’autres : il donne l’idée et le goût d’effets plus intenses, plus brutaux, d’un pathétique plus nerveux et plus matériel, d’une action plus familière, liant l’impression sentimentale à la minutieuse reproduction des détails de la vie domestique. […] J’ai dit quelle impression la vie anglaise tout entière avait laissée en Voltaire.

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