L’exemple des mauvaises mœurs détruit les impressions religieuses, le temps en affaiblit le souvenir. […] À moins de supposer Aménaïde en démence, ce qui doit l’occuper en tombant aux pieds de son libérateur, c’est le soin d’effacer les funestes impressions que sa lettre a dû produire dans le cœur d’un amant.
Il crut d’abord de son devoir de se ruiner de fond en comble, et, cette besogne faite, il repartit pour sa province en laissant à ses amis stupéfaits l’impression du jeune homme le plus magnifiquement doué de sa génération. » M. […] L’impression qu’on en garde, c’est d’avoir été Faune soi-même, de s’être mêlé aux voix des eaux amoureuses, aux langueurs de l’heure fauve, à la luxure des roseaux souples qui gardent depuis la disparition des baigneuses la forme d’un enlacement vide, et l’on est sur le point de s’écrier avec le rôdeur des marécages siciliens : Tâche donc, ô maligne Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m’attends ; Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps Des déesses, et par d’adorables peintures, Enlever à leur ombre encore des ceintures.
C’est ainsi qu’il produit chez le lecteur véritable une sensation d’incertitude ; on ne sait plus si l’on marche, si l’on est debout ou couché ; cela se traduit par l’impression vague de planer [applicable à Renan et aussi à Nietzsche]. […] Cette négligence ne doit pas être affectée, elle doit être dans le mouvement naturel d’un être qui ne donne pas à l’acte qu’il fait toute la force dont il dispose : « Une œuvre qui doit produire une impression de santé doit être exécutée tout au plus avec les trois quarts de la force de son auteur. […] L’homme généreux — du moins l’espèce d’hommes généreux qui a toujours fait le plus d’impression — me paraît être l’homme d’une extrême soif de vengeance, qui voit, tout proche de lui la possibilité d’un assouvissement et qui, vidant la coupe jusqu’à la dernière goutte, se satisfait déjà en imagination, de sorte qu’un rapide et énorme dégoût suit cette débauche29.
Il répond à ses ennemis : « S’ils en veulent à mes faiblesses, je leur passe condamnation ; et ils me trouveront toujours prêt à renouveler l’aveu que j’ai déjà fait… S’ils prétendent décrier mon caractère, je défie la calomnie la plus envenimée de faire impression sur les personnes de bon sens dont j’ai l’honneur d’être connu. » Des Grieux, parlant à son père, ou à Tiberge, ou au directeur de la prison de Saint-Lazare, a de pareils sursauts : il admet que l’amour l’a rendu trop fidèle et tendre et qu’il a cédé aux désirs d’une maîtresse trop charmante : « Voilà mes crimes ; en voyez-vous là qui vous déshonore ? […] Le quiétisme divinise, en quelque sorte, les impressions et les spontanéités de l’homme intérieur ; le quiétisme, en quelque sorte, a réhabilité l’instinct : bref, le quiétisme suppose l’âme humaine apte à connaître Dieu par le pur amour. […] que je voudrais être un crapaud dans le cresson quand brille la lune sereine, voilà une impression de nature qui pourrait être, elle aussi, dada ; et cela m’ennuie. » M.