Et telle est, en effet, l’impression souvent traduite par les littérateurs ou les peintres, mais qui n’est vraie que si on lui donne la durée d’une impression, si on ne prétend pas y résumer la vie du paysan. […] En faisant vivre dans le roman quelques-uns de ses habitants, on a l’impression réconfortante que l’on peint un état social qui a peu varié, qui se modifie lentement, et que les scènes qui sont vraies aujourd’hui resteront longtemps vraisemblables. […] Écoutez ces trois pensées écrites sur le même petit cahier par une Parisienne : « J’aime lire un livre qui vient d’être lu par une personne aimée, et celui dont j’ai à couper les pages me donne toujours une première impression sèche. […] Je serais heureuse qu’un être plus fort que moi, plus fort surtout par l’amour que j’aurais pour lui, fût mon guide et m’absorbât toute. » « Au contraire des autres, je mesure l’affection qu’on me donne, et que je donne, aux tristesses éprouvées. » Voulez-vous enfin des impressions d’artistes, écrites par de simples employées de la mode ? […] Ils cherchent obscurément et s’assimilent la vie éparse autour d’eux, les souvenirs anciens qui seront, si vous voulez, le sol avec ses réserves de sucs féconds, et puis les impressions qui traversent et qui passent, comme la pluie et comme le vent.
Je ne veux parler, que du livre de Mme Quinet et des impressions de Mme Quinet et de l’éclosion subite et tardive de Mme Quinet dans la vie politique et littéraire, car je ne sache pas qu’elle ait jamais écrit, avant le siège de Paris. […] Dans son livre d’impressions d’aujourd’hui, elle ne sait rien dire simplement, mais elle ronfle tout, en des tempêtes de mots sonores, prétentieux et vides : Et ce n’est que du bruit que tout ce qu’on écoute ! […] Ce livre de sa femme, ce siège de Paris, ces impressions dans lesquelles l’infortunée Mme Quinet a versé toute son âme, M.
… On désirerait avoir les opinions et les impressions de Doudan sur ces événements. Les impressions d’un homme d’esprit sont toujours intéressantes ; car, nous qui ne sommes pas du salon de Broglie, nous ne prenons Ximénès Doudan ni pour un homme d’État, ni pour un homme de lettres, mais pour un homme d’esprit qui, comme un jeune chat, a joué toute sa vie avec cette queue que les académiciens voulaient lui couper. Avec ses impressions, nous aurions probablement, par reflet ou par ricochet, les opinions de la maison de Broglie au moment de ces catastrophes.
Gautier revient à chaque pas, dans son roman du Capitaine Fracasse, sur l’impression si connue que causent les vieilles tapisseries que le vent remue, que la lune éclaire et que l’ombre noie, dans les salles vides des châteaux déserts. […] son livre d’aujourd’hui nous donne des impressions du même genre. Seulement ces impressions ne se traduisent pas de la même manière.