Il y a de ces miroirs où se fait une image déformée de l’objet qu’on leur présente ; et il y a de ces miroirs à mille facéties qui éparpillent une image : on pourrait aussi fabriquer un miroir qui, d’un chaos, tirerait une image symétrique et ordonnée. […] La science pure, ou absolue, ou parfaite, image de la vérité, la plus ressemblante, est sans reproche. […] Une image d’idées. […] D’ailleurs, cette manie est, en meilleurs termes, le génie même de l’image, trésor de toute poésie. […] Aimables images, et qui datent du temps des premières amours, de l’ivresse et de la jeune gloire !

Il nous offre ainsi l’image d’un homme qui travaille avec un sérieux énorme pour nous mesurer convenablement le rire et la gaieté, et nous comprenons, envoyant la peine qu’il se donne, ce que dit Despréaux :              Tel mot pour avoir réjoui le lecteur A coûté bien souvent des larmes à l’auteur. […] Tandis qu’une tragédie de Sophocle ou d’Eschyle rappelle, par sa structure grande et simple, la monarchie des temps héroïques, le théâtre d’Aristophane offre dans sa constitution intérieure, une fidèle image de cette démocratie excessive contre laquelle le poète dirigeait ses coups25. […] N’oublions pas que la comédie latine n’est qu’une image effacée et défigurée de la comédie grecque86. […] Les images idéales et les caricatures grotesques ne prétendent dans la poésie à aucune autre vérité qu’à celle de l’expression. […] Nous aurons toujours présent à l’esprit que la comédie latine n’offre qu’une image effacée et peut-être défigurée de la comédie attique, afin de pouvoir juger si l’auteur français aurait surpassé les Grecs eux-mêmes, supposé que leurs ouvrages fussent parvenus jusqu’à nous.

Voyez combien il sait relever sa reconnaissance par toutes les images qui peuvent la rendre éloquente aux oreilles charmées de ses concitoyens. […] Virgile n’a pas de plus fortes images que ce livre à propos des sceptiques, qui nient la lumière de l’esprit suffisante pour déterminer le bien ou le mal, le vice ou la vertu. […] … » Quelle figure et quelle langue, éclatant vivement dans l’image comme la chaleur dans la clarté ! […] Moi-même, en venant ici, les yeux fixés sur Colone, le séjour de Sophocle, je croyais voir devant moi ce grand poète, à qui j’ai voué une si profonde admiration, vous le savez, et qui fait mes délices ; l’image même d’Œdipe, qu’il représente venant ici et demandant dans ces vers qui arrachent des larmes en quels lieux il se trouve, m’a tout ému ; ce n’est qu’une image vaine, et cependant elle m’a remué. — Et moi, dit Pomponius, à qui vous faites la guerre de m’être rendu à Épicure, dont nous venons de passer les jardins, je vois s’écouler dans ces jardins bien des heures en compagnie de Phèdre, que j’aime plus qu’homme au monde.

Et cet amour, quand il s’exaspère, Charlotte commence à le partager. « Comme je me retirais hier, elle me tendit la main et me dit : Adieu, cher Werther. » Dès lors Werther n’a plus de paix : l’image de Charlotte le suit partout, l’obsède : « Comme son image me poursuit ! […] … je ne puis te l’exprimer… Je n’ai qu’à fermer les yeux, les siens sont là, devant moi, comme une mer, comme un abîme. » Et Werther sera véritablement tué par l’image de Charlotte : c’est cette obsession qui le conduira au suicide. […] Le moi de ses héros n’est qu’une « collection de petits faits », une « série de faits mentaux », une association d’idées et d’images qui défilent dans un certain ordre. […] Autre exemple d’attente trompée et d’une mauvaise coordination des idées et images : « Jamais rien que d’ailé n’avait posé le pied là.