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1382. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série « La comtesse Diane »

Tout être aimé qui n’est pas heureux paraît ingrat. […] Et, par là-dessus, elle a sa voix, dont elle sait tirer parti avec la plus heureuse audace  une voix qui est une caresse et qui vous frôle comme des doigts  si pure, si tendre, si harmonieuse, que Mme Sarah Bernhardt, dédaignant de parler, s’est mise un beau jour à chanter, et qu’elle a osé se faire la diction la plus artificielle peut-être qu’on ait jamais hasardée au théâtre.

1383. (1914) Enquête : L’Académie française (Les Marges)

C’est pourquoi un Flaubert, un Baudelaire, ou tout autre auteur dont les œuvres scandalisent les salons, ne peuvent entrer à l’Académie que par un coup heureux du hasard comme il ne s’en produit guère. […] 3º Son influence sur les Lettres ne peut être heureuse que si les Académiciens décernent des prix à leurs pairs.

1384. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « La Religieuse de Toulouse, par M. Jules Janin. (2 vol. in-8º.) » pp. 103-120

C’est plein de bon sens et de justesse, d’un bon style et nourri de mots fins et heureux. […] Les habits étaient simples, mais non uniformes : « On pourra indifféremment choisir du noir, du gris, du blanc, du feuille-morte ou autre couleur obscure, pour le choix de laquelle on prendra l’avis de la Supérieure, qui réglera toutes ces choses, ayant égard à l’âge, à la condition des esprits, et à la qualité des personnes. » Et pour la forme tant du linge que des habits, il semblait que, sans être tout à fait des religieuses, les Filles de l’Enfance eussent déjà pour règle le code mignon de Gresset : Il est aussi des modes pour le voile ; Il est un art de donner d’heureux tours À l’étamine, à la plus simple toile.

1385. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de Mme de Graffigny, ou Voltaire à Cirey. » pp. 208-225

Parlant expressément de cette vie qu’il menait à Cirey, il disait encore : Nous sommes bien loin d’abandonner ici la poésie pour les mathématiques… Ce n’est pas dans cette heureuse solitude qu’on est assez barbare pour mépriser aucun art. […] Cela me fait mal, parce que je sens le prix de toutes ses bonnes qualités, et que réellement il mérite d’être heureux.

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